L'histoire :
Mandor et ses compagnons ont réussi à s’échapper du gigantesque vaisseau Jupiter alors en proie à une violente rébellion. La providence les a en effet attirés vers une incroyable échappatoire : une planète ressemblant comme deux gouttes d’eau à la Terre, la planète d’origine de leurs ancêtres. En revanche, leur première approche de cette planète les laisse dubitatifs : ils n’y découvrent aucune trace de civilisation, alors même qu’ils se posent en Floride, dans une région où il devrait y avoir de vastes cités. A la place, il n’y a que brumes, végétation et… une dent animale de plus de 2 mètres de long ! Lors d’un premier survol de reconnaissance, ils découvrent aussi d’énormes sauriens ressemblant aux crocodiles, mais avec la capacité de bondir plusieurs mètres au-dessus de la mangrove. Sont-ils vraiment sur le Terre ? Si c’est le cas, qu’est-elle donc devenue ? Ou à quelle époque ? Les rescapés construisent leur camp, constitué de petites huttes en forme d’œufs, suspendues à leur navette de secours, en apesanteur, afin de se prémunir des attaques d’espèces dangereuses. Mandor commence quant à lui la rédaction d’un journal intime, dans lequel il avoue sa désespérance : il a appris qu’il était un androïde. Certes, il est le plus évolué de sa génération, mais sans racines. Or cette nature le bloque pour accepter l’amour grandissant que lui voue désormais Beth…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une première trilogie interstellaire, Ter, nous emmenait sur les traces de Mandor, un amnésique qui se révélait être un androïde, formidablement humain par son introspection psychologique. L’environnement était celui d’un gigantesque vaisseau spatial, empli de coursives de tailles démentielles, et d’un rapport belliqueux avec une faction ennemie. Une nouvelle trilogie s’enchaine désormais, toujours par les mêmes auteurs, le même éditeur qui soigne ses écrins, et la même linéarité narrative. Quoique le scénariste Rodolphe se rapproche ici énormément des mondes de Léo (Aldébaran, Bételgeuse…), voire des séries qu’il co-scénarise avec lui (Kenya, Namibia…). Cette planète « Terre » propose en effet une foultitude d’espèces intrigantes et menaçantes, qu’il s’agit de comprendre. Le mystère surgit avec de grands sauriens bondissants, voire un immeuble moderne au milieu d’un marécage, ou encore avec le troublant cliffhanger final. En sus du mystère, Rodolphe creuse aussi plus encore la personnalité désespérée de Mandor, à travers son rapport à l’amour, à l’acceptation de soi, à la destinée. Mandor vient en effet d’apprendre qu’il est un androïde, et cette nature dénuée de racines humaines, de souvenirs générationnels, semble lui interdire l’accès au bonheur. Ce qui rapproche aussi Terre des œuvres de Léo, vient aussi du rapprochement quelque peu plus… charnel entre Mandor et Beth. La partition visuelle est évidemment toujours assurée par Christophe Dubois, qui peut ainsi varier sa palette. Aux décors technologiques et cosmiques, succèdent ainsi des paysages exotiques, un bestiaire novateur, de tendres scènes et toujours ces profondeurs vertigineuses…