L'histoire :
Sans trop comprendre comment – ni dans quel contexte temporel, surtout ! – l’équipage du Jupiter est revenu sur Terre. Mais ils découvrent une Terre post-apocalyptique et méconnaissable. Subsistent çà et là quelque des ruines de béton recouvertes de végétation… mais aussi des espèces animales nouvelles sont apparues, dont certaines très dangereuses. Lors de leurs explorations, Beth et Mandor se sont retrouvés séparés du reste du groupe. Ils ont découvert un hôtel de luxe, mais aussi un train encore fonctionnel. Après être monté à bord, ils sont arrivés sur une plage… au pied du Jupiter, leur giga vaisseau, échoué là comme depuis des centaines d’années ! Aidés par un couple de « chats » télépathes et bienveillants, ils explorent les alentours. Ils trouvent un village abandonné et empruntent une pirogue pour aller voir dans les entrailles du vaisseau. Pendant ce temps, le reste du groupe part à leur recherche, le long d’un fleuve. Une nuit, lors d’un bivouac, ils sont surpris d’être recouverts de papillons de nuit géants, a priori inoffensifs. Mais le lendemain, alors qu’ils poursuivent leur marche, un ennemi invisible fait exploser à distance des bogues végétales qui contiennent une substance soporifique. Ils se réveillent enfermés dans des cages de métal, suspendus dans le vide à une hauteur vertigineuse entre deux immeubles. Un prisonnier humain est là depuis des dizaines d’années… et ils le connaissent !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les lecteurs fans des « Mondes de Léo » et des aventures de Kathy Austin (Kenya, Namibie, Amazonia), que Léo réalise avec Rodolphe, peuvent se jeter à corps perdu dans cette deuxième trilogie science-fictionnelle dessinée par l’helvète Christophe Dubois pour les éditions Daniel Maghen, débutée en 2017 par Ter. On retrouve en effet les mêmes explorations et découvertes biologiques d’espèces bizarres que chez Léo, mais aussi les mêmes paradoxes temporels et métaphysiques qu’avec Kathy Austin. Ce deuxième tome enfonce bien le clou du premier et pourtant, on est (a priori !) de retour sur notre bonne vieille Terre (c’est même le titre), donc en terrain connu... Comment et pourquoi le vaisseau interstellaire Jupiter est-il échoué et « en ruine » ? Comment et pourquoi les survivants se sont-ils ainsi reconstruits en société sectaire ? Par quel bout de lorgnettes nos aventuriers vont-ils réussir à comprendre (ou pas) l’imbroglio spatio-temporel dans lequel ils sont englués ? Outre l’excitation des découvertes, il y a aussi des intrigues sentimentales, mais surtout l’infini possibilité d’une humanité à reconstruire, sur une planète a priori redevenu vierge… mais pas vraiment débarrassée de l’asservissement humain. Cette partition narrative tout à fait accrocheuse s’appuie sur un dessin réaliste toujours exemplaire de Dubois. Certaines cases spectaculaires parviennent à donner le vertige : celles autour des cages suspendues, via des angles et des profondeurs variées, ou encore celles autour du gigantisme du Jupiter. Ce tome 2 se termine par un cliffhanger une nouvelle fois diabolique… rargh.