L'histoire :
Les humains se sont lancés dans une mission de colonisation de la planète Antares-5. Or le vaisseau où se trouvait Kim et ses amis s’est crashé dans une jungle luxuriante et peuplée de créatures hostiles. Dès lors, un petit groupe de rescapés s’est mis en route vers le camp de base de la planète, à plusieurs milliers de kilomètres de là, à bord d’un véhicule tout-terrain. Leur expédition se frotte à mille dangers mortels : une faune agressive, des passagers clandestins rebelles et même un phénomène fantastique abominable : Lynn, la fille de Kim, est comme « dés-atomisé » par un rayon venu du ciel. Quelques analyses permettent d’identifier l’origine du rayon : Antares-4. Une entité intelligente y habite certainement et Kim, qui garde espoir d’y retrouver sa fille, parvient à décider les dirigeants de la mission qu’une visite diplomatique s’impose. Cependant, au camp de base, les extrémistes religieux ont durci les règles de vie : les femmes doivent désormais avoir le crâne rasé et porter des combinaisons gonflables, afin de ne surtout pas susciter le désir. Alexa parvient néanmoins à s’emparer d’un hélico pour aller à la rencontre de ses amis. Ça tombe bien, car en marge de nouvelles découvertes stupéfiantes, ils sont en panne dans un désert particulièrement dangereux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans une veine parfaitement cohérente, l’aventure se poursuit à la surface de la planète Antares-5, pour Kim et ses amis. Or, quitte à contrarier les (rares) détracteurs des œuvres de Léo, ce n’est jamais sans surprise. Certes, les ingrédients sont toujours un peu les mêmes : un bestiaire foisonnant et hostile, des périls parfois fatals (1 mort de plus au sein du groupe), un soupçon d’érotisme (très chaste), des amours contrariées, une dénonciation de l’obscurantisme, une invitation à la transgression de tout ce qui entrave la liberté et le respect d’autrui… A travers ses œuvres, Léo revendique de belle manière son humanisme, et il le fait sans moralisme, avec une imagination sans cesse renouvelée. Néanmoins, on note une tendance croissante chez l’auteur à cadrer au plus près des personnages, au dépend des arrières plans de plus en plus souvent en aplats. A ce titre, cet opus est sans doute aussi celui qui pêche le plus en termes de paysages fabuleux… Pour le reste, le dessin réaliste de Léo ne varie pas d’un iota, appliqué et rigoureux, à défaut d’être gracieux et souple sur les expressions faciales des personnages – et c’est sans doute le seul paramètre qui reste « sans surprise ». Cet opus est aussi plus bavard que les précédents concernant les travers terriens, option auto-flagellation : notre expansionnisme maladif, notre tendance au sexisme, notre propension à nous opposer… A suivre dans un 5ème opus de conclusion, qui enverra Kim sur la planète voisine et sera obligatoirement riche en révélations !