L'histoire :
Ronald Murphy, fils du pilote qui ravitaillait jadis Berlin à bord de son Lancaster, parcourt de nos jours les routes d’Alsace pour mener à bien une enquête très personnelle. A sa mort, son papa lui a en effet légué tout un tas de cassette audio dans lesquelles il a consigné ses mémoires. Les évènements qu’il aborde se sont produits à Berlin au moment de l’édification du mur (1961) et de la construction du rideau de fer qui sépara durant près de trente ans les deux Allemagnes. Sur les cassettes, Murphy revient sur le contexte politique, mais aussi sur sa relation avec Helena Koenig, sur la mère de celle-ci rescapée d’Auschwitz, et sur le destin sulfureux de Reinhard. Murphy junior écoute ces enregistrements tout en conduisant, oublie tantôt qu’en France, on roule à droite, et se retrouve dans le fossé. Plus tard, il s’installe dans un Bed and breakfast d’une petite commune, Beaumont, où semble s’être déroulé le gros des évènements. Il apprend qu’un château récemment détruit par les flammes, aurait appartenu à Reinhard. Il nourrit alors son enquête de séances d’écoutes et d’interrogatoires envers les locaux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce troisième volet met un point final à une histoire de Berlin mêlant la petite à la grande Histoire. Marvano reprend sa saga à notre époque, avec un nouveau personnage, le fils de Murphy, menant une enquête semi-généalogique à 100% en Alsace. La narration distanciée rend alors la destiné des Murphy extrêmement difficile à suivre. L’auteur fait un tel usage de la voix off, que le récit en devient presque un roman illustré ! Or, souvent l’illustration est décalée par rapport au texte, soit temporellement (l’image illustre un texte en aval), soit du tout au tout (l’image et le texte n’ont aucun rapport). De plus, l’auteur démarre son récit au vol, sans prendre le temps de resituer le contexte familial : mieux vaut connaître les précédents volumes sur le bout des doigts, sous peine de passer à côté d’une intrigue principale un petit peu harassante. Mieux : il est conseillé de relire toute la trilogie du début, une fois ce troisième tome refermé ! Paradoxalement, le dessin réaliste de l’auteur est a contrario toujours aussi fluide et lisible, complété d’une colorisation lumineuse de Bertrand Denoulet. On se console donc en se rattachant aux faits historiques et à l’hommage apporté à la ville de Berlin, qui n’apparait ici qu’en flashbacks…