L'histoire :
Une mission spatiale qui a mal tourné oblige quelques rescapés à s’implanter à la surface de Bételgeuse. La planète est aride, parcourue de vertigineux canyons luxuriant de verdure. Les survivants sont scindés en deux communautés ennemies, chacune reprochant les causes de la catastrophe à l’autre. Kim fait partie d’une mission terrienne à la recherche du vaisseau disparu. Elle rentre en contact avec chacun des deux clans et prend la mesure des conceptions sociales qui les opposent. La rigidité pragmatique des militaires contre l’idéologie écologique des biologistes. Mais Kim a le devoir de rester partiale. Elle pense qu’un arbitrage découlera de l’étude de la population intelligente, les Iums, sortes de pandas-otaries dépourvus de bouche.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Aldébaran, Léo développe « les mondes d’Aldébaran » sur un second cycle (prévu également en 5 tomes), au grand bonheur des fans. Véritable créateur d’univers, il réunit à nouveau les éléments qui ont fait la qualité du premier cycle. La biodiversité, le bestiaire parfois cocasse et les mécanismes géologiques sont réalistes et logiques. On a l’impression que Léo a réellement connu cet écosystème merveilleux. Sans être alourdis d’explications superflues, les principes futuristes employés sont éclairés : la gravité artificielle des véhicules, la durée excessive des voyages interstellaires… Des procédés parfois surprenant (l’aérojeep !). La psychologie des personnages est d’une incroyable sincérité. Les dialogues entre les protagonistes sont d’une rare authenticité, moins manichéen que dans Aldébaran. Enfin, l’ambiance de fond de la série conserve une proximité avec la réalité à couper le souffle. Bételgeuse ne baigne pas dans l’univers sombre de la plupart des histoires de science-fiction. Gai sans être niais, complexe sans être compliqué, inventif sans tomber dans le ridicule, le récit est d’une logique quasi authentique. Digne successeur d’Aldébaran, serait-il possible que Bételgeuse soit encore meilleur ?