L'histoire :
Grand gourou du développement personnel misant sur la pensée positive et poussant ses adeptes à ne jamais rien lâcher et toujours aller de l'avant, Uraki Posta sort de scène après une nouvelle démonstration oratoire face à ses millions de fans endoctrinés. Petits fours, coupes de champagnes et félicitations l'attendent ensuite dans une soirée à son hommage... Malheureusement il avale de travers et meurt ! Avec surprise, il reprend connaissance dans un train et apprend qu'on l'emmène aux enfers où il passera son après-vie. N'acceptant pas d'être condamné à vivre dans le monde du diable, Posta compte bien faire appel dès son arrivée ! Si cela reste bien entendu possible. On déconseille vivement à l'homme de le faire car tout ce peut y gagner, c'est une peine encore plus pénible ! En effet, pour l'instant le coach en développement est simplement condamné à passer sa mort au premier étage des enfers où la canicule y est constante et l'eau de la piscine à 40°c. Mais si sa peine s'alourdit, il risque tortures et autres désagréments. Pendant ce temps, aux enfers justement, le conseil d'administration des princes-démons est en colère ! Le très-haut rajoute constamment des nouvelles règles à ne pas enfreindre sous peine d'aller en Enfer, augmentant le nombre de condamnés tout comme la masse de travail du personnel du monde du dessous. Seul contact avec « celui-qui-décide », Lucifer semble avoir perdu tout courage et ne se bat plus pour ses collègues et confrères...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginé par Diego Agrimbau, ce récit complet nous présente une vision originale de l'Enfer où se côtoient Lucifer, Belzébuth et autres Bélial. En effet, alors que Dieu édicte de plus en plus d'interdits pour les humains, les démons se retrouvent devant une surcharge de travail et une surpopulation ! En plus de cela, la liste des péchés du Très-haut comporte son lot de contradiction, comme l'interdiction de tenir des propos politiquement incorrects, mais aussi d'avoir des propos politiquement corrects. Sans oublier ses nouveaux termes que les démons ne connaissent et donc ne comprennent pas (whitewashing, phishing, grooming...). Au milieu de ça, le directeur général, constamment mis en attente par Dieu, semble avoir perdu toute motivation. Le scénariste nous propose donc un récit satirique sur les interdits et les contradictions que peut contenir la vie actuelle. Se trouve aussi et surtout une personne se servant de ce chaos pour mieux contrôler les autres et les attirer dans son giron. Toute ressemblance avec certains politiques actuels n'est nullement fortuite. Aux dessins, l'expérimenté Gabriele Ippoliti nous embarque avec son style réaliste rendant encore plus crédible l'enfer et le monde professionnel qui s'y déroule. Ses couleurs directes rajoutent encore à l'ambiance « carcérale » de cet enfer à plusieurs paliers. Originale et très actuelle, cette fable se lit avec plaisir.
