L'histoire :
Années 60. Meurtri par le décès de son père commandité par les Communistes lors de la deuxième guerre mondiale, Floyd Whitman rejoint les rangs de la CIA. Il se retrouve rapidement embarqué dans des opérations sur le terrain en Inde et en Afghanistan. Il fait la connaissance de Vladen Nechkov, un agent soviétique du KGB, en cheville avec la mafia russe, qui pourrait devenir un allié dans la lutte contre l’ennemi communiste. Dans le même temps, Trent Jackell, son ami d’enfance, profite des connexions familiales pour gravir les échelons du pouvoir. Au passage, il se marie avec l’amour de jeunesse de Floyd, Jo-Ann, après avoir écarté son ami et rival amoureux, en lui faisant croire que Floyd collectionne les conquêtes… 2003. Floyd et Waits Carver, fils de Big Bob Ray, son ancien acolyte, soupçonnent la Lazenby Corporation d’avoir truqué les élections, en ayant incité des milliers de citoyens, noirs pour la plupart, à ne pas voter. Une manipulation politique qui en cache sûrement bien d’autres… car Floyd a des comptes à régler.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette première intégrale réunit la saison 1 de Black OP qui compte 6 épisodes. Même si la mise en place narrative est un peu lente, Stephen Desberg distille les éléments scénaristiques au compte-gouttes, au point qu’on peine à raccrocher les wagons. Mais une fois cette étape passée, la suite devient des plus intéressantes, dans la lignée des grands thrillers politiques des seventies comme Marathon Man ou Les Hommes du Président. Black OP repose sur des intrigues en poupées russes, parsemées de flashbacks maîtrisés, entre 2003 et les années 60, 70 et 80. Chaque flashback s’intègre parfaitement à l’intrigue contemporaine, ce qui rend le récit encore plus palpitant. Alors qu’au début, Floyd était animé par le désir de se venger des russes, meurtriers de son père, une fois ses illusions perdues retrouvées, il s’aperçoit que amis et ennemis sont souvent très proches. Desberg réussit ici l’une de ses meilleurs œuvres, rien que ça ! Il faut dire que le dessin d'Hugues Labiano atteint une nouvelle fois des sommets. Sa justesse graphique, tant dans les séquences d’action que les scènes de dialogues, est impressionnante. Il parvient à faire vieillir ou rajeunir ses personnages d’une époque à l’autre, sans que le fil de la lecture soit coupé ! Cette intégrale est indispensable à toute bédéthèque. Et pour prolonger le plaisir, une autre saison de Black Op vous attend en ce moment même, avec des personnages différents, mais un plaisir de lecture toujours aussi puissant.