L'histoire :
Dans les années 60, la CIA manœuvre de manière machiavélique pour faire imploser le système communiste de l’intérieur, notamment en finançant la mafia russe. Côté américain, l’ancien espion Floyd Whitman est au cœur de cette opération, relayée côté soviétique par le peu scrupuleux Vladen Nechkov. Bien des années plus tard, de nos jours, Whitman a raccroché. En « roue libre », il a acquis la preuve que la nouvelle administration américaine, dont son vieil ami Trent Jackell est aujourd’hui vice-président, est en train de procéder à l’élimination pure et simple de tous ces mafieux installés aux USA. 67 dossiers, tous témoins gênants d’une politique peu reluisante, à clôturer simultanément ! Pour accomplir cette sale besogne tout en gardant les mains « propres », la CIA fait venir les tueurs de Russie, tous d’anciens spécialistes de l’ex-KGB. Seul à vouloir empêcher cette opération monumentale, Floyd se tient embusqué à l’aéroport JFK, et voit défiler des visages connus. A peine en a-t-il identifiés quelques-uns, qu’une altercation avec deux tueurs s’ensuit. Ffloyd parvient néanmoins à s’en tirer et prend en filature l’un des exécuteurs russes. Dans le taxi, il se souvient…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La caractéristique de cette série est d’obliger à une relecture attentive et complète des précédents volets, à la parution de chaque nouvel épisode. Présentement, cela nous permet certes de lire 3 albums au lieu d’un seul, mais il n’est pas garanti que pour une série au long cours, la complexité de la trame ne finisse par lasser les lecteurs. Pour nous rassurer, a priori, Stephen Desberg orchestrerait ici un premier cycle de 6 tomes. Pour appuyer son intrigue d’espionnage carabinée, Desberg assied savamment les évènements présents sur un nouveau flashback nous éclairant sur le passé d’espion du héros, ses relations et son excellente connaissance du terrain. On nage ici en plein cœur d’un roman d’espionnage, digne d’un John le Carré ou d’un Tom Clancy. Le cadre géopolitique est extrêmement pointu et crédible, les évènements parfaitement huilés, à l’image des récents scénarii signés Stephen Desberg (IR$ est également pas mal ardu dans le genre). Le seul petit bémol : à trop insister sur une froide technicité, le scénariste en oublie un peu la proximité avec les personnages, peu attachants. Sur cette partition narrative de haute volée, le talentueux Hugues Labiano livre une nouvelle fois un dessin de toute beauté. Son style réaliste élégant, reconnaissable entre mille, est en outre agréablement valorisé par la colorisation toujours impeccable de Jean-Jacques Chagnaud.
