L'histoire :
Charles, parisien quinqua issu d’un milieu aisé, a décoré son appartement aux couleurs de l’Afrique. Masques en bois, tapis panthère, têtes de gazelle empaillées au mur, plantes grasses légèrement carnivores… Même sa gouvernante Félicitée est noire ! Et lorsqu’il écoute un vinyle, c’est bien entendu Joséphine Baker. Mais il n’imaginait pas gagner un safari au Bénin en participant au concours Banania. La question était pourtant loin d’être évidente : comment appelle-t-on l’animal au long cou qui vit en Afrique ? Le jour du départ, à l’aéroport, un couple de béninois trop chargé lui demande un service : embarquer au sein de ses bagages quelques produits de toilette pour leur famille. Au départ méfiant, Charles accepte toutefois. Mais leur avion est retardé au point de devoir dormir à l’hôtel de l’aéroport. Ses bagages déjà enregistrés, Charles puise alors allégrement dans le dentifrice des béninois pour se laver les dents… et il écope alors pour plusieurs heures d’hallucinations africanisantes ! Le lendemain, à l’arrivée à Cotonou, il rejoint en taxi-mobylette son hôtel Miracle et son groupe de touristes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo d’auteurs de Petite nature, à savoir Anne Barois au scénario et Jean-Christophe Chauzy au dessin, réitère sa collaboration sur ce one-shot au ton humoristique assez similaire. Le héros n’est certes plus ce grand dadais complexé de Jean-Christophe, mais Charles, un « passionné de l’Afrique » urbain et un tantinet fanfaron, qui réalise son « rêve ». Heureux gagnant d’un safari en Afrique, il concrétise en effet son fantasme ultime. Mais sur place, il se rue allégrement dans tous les pièges à touristes nigauds : à l’aéroport il sert de « mule » (passeur de produits illicites), chez les artisans il est escroqué, dans les réserves animalières il fait le malin et… bien pire encore. Ridiculisé, malmené, pillé… afin de garder un peu de surprises, disons que ça n’est qu’un avant-goût de ce qui l’attend. A travers ce périple rigolo et léger, Barois embrasse et joue avec les clichés sur l’Afrique. Le coup de crayon ultra-spontané de Chauzy fait le reste, ré-exploitant avec bonheur sa griffe graphique humoristique parfaitement maîtrisé, avec beaucoup de mouvements. On pourrait juste reprocher à ce voyage « initiatique » burlesque son léger manque de consistance. Néanmoins, vous ne regarderez plus jamais les phacochères comme avant…