L'histoire :
Suite à des fiançailles planifiées par sa mère, le comte Claude Alexandre de Bonneval vient d’épouser sa cousine Judith. Mais le jeune homme est épris de liberté et il aime par-dessus tout faire la guerre. Dès lors, lorsqu’il apprend que l’Autriche s’apprête à entrer en conflit contre la Turquie, il ne réfléchit pas longtemps avant de répartir combattre. En Hongrie, Bonneval rejoint donc les soldats du Prince Eugène afin de faire le siège de la ville de Belgrade. Pendant que Claude Alexandre accomplit de nouveaux exploit au cours de cette nouvelle guerre, son épouse ne cesse de lui écrire des lettres. Dans un premier temps, il s'agit d’avoir de ses nouvelles ; puis dans un second temps, de lui reprocher de l’obliger à prendre des nouvelles chez les autres pour être rassuré sur son état. Nullement attaché à sa femme, le comte laisse cette correspondance se poursuivre à sens unique, jusqu’au jour où il apprend que Judith a été à deux doigts de mourir de la petite vérole... avant de mystérieusement en guérir. Bonneval prend alors enfin la plume et entame une courte correspondance avec sa cousine et épouse. En 1718, un traité de paix est enfin signé avec les turcs. Cela n’arrête pas les combats pour autant, car dans la foulée, les troupes espagnoles, sous le commandement du cardinal Alberoni, décident de s’emparer de la Sicile et de la Sardaigne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gwen de Bonneval a eu l'excellente idée de s’attaquer à la retranscription des mémoires de son ancêtre, tant la destinée de ce personnage historique quasiment inconnu est hors du commun et originale. Le premier tome s’intéressait à son parcours sous les ordres de l’armée française ; le second à son passage chez l’ennemi autrichien ; ce troisième et dernier tome nous fait découvrir comment ce personnage charismatique deviendra pacha à trois queues en Turquie. Une nouvelle fois, le récit riche en rebondissements est porté par la personnalité explosive du héros, particulièrement intéressante à découvrir. Cependant, on pourra sans doute regretter un petit effet de redite par rapport à l’album précédent. En effet, le héros va encore s’attirer les foudres de ses supérieurs et de nouveau s’exiler à Venise, en attendant de voir s'il peut revenir en grâce ou s'il va devoir une nouvelle fois changer de camp. Même si Gwen de Bonneval tient à respecter la chronologie authentique des événements, il aurait peut-être fallu l’étendre un peu moins au cœur de l’album. Néanmoins, l’histoire reste bonne et ne décevra pas les lecteurs de la première heure. Côté dessin, Hugues Micol livre un travail semblable aux deux tomes précédents, avec son style réaliste si caractéristique. Les deux auteurs nous auront offert un triptyque intéressant sur un personnage des plus singuliers de l'Histoire…