L'histoire :
La clope au bec, un couple de vieux anarchistes discutent de l’arrivée d’Obama à la tête de la première puissance du monde. Elle, pense qu’il n’est pas légitime que le maître du monde soit élu par le seul peuple américain : qu’il soit noir, femme ou lémurien ne change rien au fait qu’il soit un salaud d’américain. Lui, parle tout de même de l’évolution promise par le candidat Obama : la fermeture de Guantanamo, le retrait des troupes militaires d’Irak, la politique environnementale. Assurément, si le 11 septembre s’était déroulé sous l’ère Obama, l’attaque aurait été proportionnelle à la haine qu’inspire le personnage : les terroristes auraient frappé es tours jumelle en deltaplane…
Un militaire et un bureaucrate agitent leur mouchoir sur le perron de la maison blanche : et voilà, il est parti ! Il a tout de même laissé un sacré beau bordel, qu’il convient à présent de remettre en ordre avant l’arrivé de son successeur : des cartons pleins de bulletins pour Al Gore, un bretzel pourri par terre, des piles d’Atlas de géo peu utilisés, des tas de fiches de congés payés largement trop utilisées et même le programme ultra-secret des attentats du 11 septembre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A moins que vous ayez passé la fin 2008 dans une grotte coupée du monde, vous n’ignorez pas que le 20 janvier 2009, Georges Bush se casse du bureau ovale ! L’aura quasi-messianique de son successeur, Barack Obama, et l’attente fébrile du monde entier, de voir ce démocrate prendre les rennes de la plus grande puissance du monde, en dit long sur le degré de haine suscité par celui que l’Histoire qualifie déjà de « pire président des USA de tous les temps ». Bref, ce recueil-compilation humoristique se complait à nous rappeler ce que tout le monde sait déjà : la politique de Bush était détestable et préjudiciable à la planète entière, et tout le monde est bien content qu’il passe enfin le relai. Réalisé alors que l’identité du futur président n’était pas encore connue, cet ouvrage souple n’apporte rien au débat. Il sombre souvent dans un humour consensuel (Malingrëy, Charb) ou facile (Mathieu Sapin, Clarke). Tout juste apprécie-t-on amèrement la métaphore (maladroitement amenée mais parlante) de Diego Aranega, sur la pierre jetée dans la rivière. On sourit aussi légèrement aux 3 planches d’Emile Bravo, qui empruntent au western pour satisfaire à l’exercice cynique. D’autres font dans le glauque (Bouzard), l’anarchique (Ivan Brun, évidemment), l’absurde plan-plan (Nix) ou le « graphiquement chargé » (Luz, Vuillemin). Jul et sa démocratie pondérale (In food we trust), ainsi que Thiriet et Bercovici et leur Crétinationisme tirent également leur épingle du jeu. Mais ça n’est pas suffisamment mordant pour faire de ce recueil souple un indispensable…