L'histoire :
Charles Quentin Félix Didier, alias CQFD et sa collège Fox travaillent dans le vaste laboratoire de recherches de Ça M'intéresse et se penchent sur les dessins qui ornent le billet de 1 dollar américain. Le jeune chercheur y voit des signes mystérieux qui semblent le relier aux plus anciennes sociétés secrètes, faisant écho aux théories qui pullulent sur le net. La pyramide égyptienne et les formes qui se révèlent, lorsque le billet est savamment plié, seraient des indications flagrantes. Ils rejoignent alors un éminent chercheur qui leur explique les multiples manières dont les hommes ont tenté de se regrouper pour exercer une influence plus forte sur la société. Parfois pour de nobles causes, parfois dans des buts moins avouables. Parmi ces sociétés entourées de mystères, il y a bien entendu la franc-maçonnerie, qui cultive un savant secret, et fait l'objet des plus folles théories du complot. Mais alors pourquoi ne pas tenter d'aller voir de visu de quoi il retourne ? Pour cela, nos deux enquêteurs vont passer par le moyen le plus simple : ils vont postuler en prenant contact avec la loge la plus proche, dont ils découvrent tout simplement les coordonnées sur internet. Le protocole de validation de la candidature va apprendre beaucoup de choses à CQFD.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est un panorama très complet que propose Stephan Boschat à travers cet album fouillé, qui évoque de très nombreuses sociétés secrètes, congrégations ou clubs. Il lève une part du mystère sur les origines et les objectifs de certaines d'entre elles, parvenant parfois à rassurer le lecteur sur les intentions respectables d'une association d'hommes (et parfois, seulement, de femmes) qui se regroupent pour défendre une vision de la société. Il alimente en revanche la méfiance lorsqu'il plonge dans les raisons d'être des Skull and Bones de l'université de Yale, aux Etats Unis, mettant en avant leurs liens avec de hauts dirigeants américains actuels. Ce panorama finalement équilibré est très instructif, pas vraiment neutre dans son propos, mais réellement didactique. Les images de Samuel Ménétrier permettent un peu de recul, tournant souvent les personnages en ridicule, avec des décors soignés lorsque c'est nécessaire. Cet album ne bouleverse pas les codes de la BD didactique, ses pages très chargées multipliant les explications, schémas et bulles à rallonge. Mais les auteurs s'en tirent avec les honneurs et ce qu'il faut de distance pour ne pas rendre indigeste la part sérieuse de leur propos. Avec au final, pour le lecteur, l'impression que le sujet est peut-être encore plus vaste qu'il ne le pensait...
