L'histoire :
A paris, le 22 septembre 1998, un cri retentit dans un bâtiment, alors que la police est en train de verbaliser à l’extérieur. La femme de ménage donne l’alarme en criant au meurtre par la fenêtre. Les policiers rentrent dans l’immeuble sur les conseils de la ménagère. Elle leur explique que le cri provient du bureau, mais que la porte est fermée de l’intérieur. De plus, la fenêtre est pourvue de barreaux. La police appelle donc un serrurier. En attendant, l’enquête commence et la femme de ménage raconte les derniers instants avant le cri fatal. Elle est arrivée sur place alors que monsieur Richelin se trouvait déjà dans son bureau. Il parlait fort, mais elle ne sait si quelqu’un se trouvait déjà avec lui. Il lui parle juste quelques secondes en passant sa tête par la porte de son bureau avant de le verrouiller. Il semble en tout cas très heureux. Il monte la radio fortement, rendant la discussion inaudible jusqu’au terrible cri. Le serrurier arrive, la porte s’ouvre et la police entre dans la pièce. Elle ne voit que les pieds d’un corps sous le meuble de la bibliothèque renversée. Elle constate que monsieur Richelin est mort seul. Mais en relevant le meuble, elle le trouve avec une hache plantée dans la tête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Thierry Smolderen a imaginé ici un polar diablement original, un récit découpé en plusieurs chapitres. Tour à tour, chacun raconte l’assassinat mystérieux, dans les années 1990, d’un vieil homme, Corneille Richelin, auteur de romans à mystère dans sa jeunesse. L'intrigue est posée dès le départ, sans donner de réponse précise à cette mort mystérieuse. Puis le contexte bascule à la fin des années 1930, période à laquelle tout a commencé et où cette machination machiavélique nait. L'intrigue a alors recours à des personnages de fiction comme l’écrivaine Margery Allingham, l’écrivain Ernest Bornemann et l’auteur de romans Corneille Richelin. Ils mêlent leurs personnages dans une affaire d’espionnage, une machination construite de toutes pièces par les services britanniques dans le but d’atteindre et d’éliminer un personnage important du Reich allemand. Ce scénario alambiqué nécessite les lumières d’écrivains capables d’imaginer la façon d’approcher et de manipuler les personnes visées. Ils deviennent alors acteurs de cette machination utilisant le point faible de l’écrivain Richelin. Le dessin de Jorge Gonzalez colle parfaitement à cette atmosphère glauque. Il utilise un trait semi-réaliste très stylisé, donnant à l’ensemble de ses personnages des allures livides, presque cadavériques. Cette atmosphère grisâtre enveloppe l’ensemble de ce polar de plus de 110 pages rythmé en 10 chapitres et un épilogue important, révélant l’énigme de la mort mystérieuse de Corneille Richelin. Cette machination bien pensée l'emporte largement à la lecture, malgré un dessin à la froideur glaçante.