L'histoire :
Fraîchement sortie de son école de police, Claire a intégré la « Poison », une cellule d’investigations à la limite de la légalité, destinée à lutter contre les réseaux de prostitution venus des pays de l’est. Son job consiste à infiltrer le trottoir, en se faisant passer pour une pute. Et Claire s’y entend pour faire parler les « collègues », par des voies détournées, pour remonter la filière albanaise. Evidemment, étant donné qu’elle est amenée à se retrouver en tenue légère, son équipement microphonique miniaturisé se trouve dans sa perruque, le seul élément qu’elle ne retirera – a priori – jamais. Heureusement, elle a été préparée à ces missions à hauts risques, car les proxénètes ne sont pas des enfants de cœur. Il vaut en effet mieux avoir les reins solides, notamment pour aller jusqu’en Albanie établir un nouveau réseau en direct. La plupart du temps, elle peut compter sur Zoran, une nouvelle recrue, lui aussi albanais d’origine, à la recherche de sa sœur. Pourtant, même avec la meilleure formation du monde, Claire n’est pas à l’abri d’elle-même. Les milieux sordides, la drogue facile, la gâchette au bout du doigt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier album d’exposition prometteur, ce deuxième épisode de Poison désormais rebaptisé Cellule Poison ne fait guère avancer l’intrigue, mais en développe un peu plus le châssis, toujours en 94 planches. Auteur complet, Laurent Astier repart tout d’abord du décorum infâme mis en place à la fin du précédent volume : entourée de ses acolytes invisibles, Claire a infiltré le trottoir, sus aux proxénètes albanais. Puis Astier alterne les séquences en autant d’unités de temps mélangées pour nous permettre de mieux cerner les personnages. Du premier trottoir de Claire, on passe ainsi en Albanie, où Zoran retrouve la piste de sa sœur ; puis on découvre le recrutement controversé de ce dernier, 1 an plus tôt ; enfin, retour au présent, pour la suite de la séquence qui voyait Claire commettre un assassinat. Finalement, on reste à nouveau en suspens sur un cœur du sujet qui fera visiblement l’objet d’un troisième tome. La grosse plus-value de la série se situe donc toujours dans son traitement visuel. Si le style de dessin n’est pas franchement le plus adapté au genre, Astier se rattrape en utilisant à nouveau une bichromie « grinçante », très seventies, limite pop-art, appuyée par des trames grisées (des « petits points » d’imprimerie) volontairement grossières. Ces choix graphiques collent à la perfection à l’aspect sordide voulu par l’intrigue policière. Bref, on n’a pas avancé d’un pouce, mais maintenant qu’on connait mieux les protagonistes, ça va certainement dépoter...