L'histoire :
Dans un futur peu enviable, l’agent Iris, mi-femme mi-androïde, accompagne un convoi de prisonniers en route pour leur exécution. Parmi ces rebelles à l’ordre établi, se trouve Caine, qui fut jadis le compagnon d’Iris, lorsqu’elle était encore une femme normale sous le nom d’Esther. Soudainement, le convoi est attaqué par des flots de morts-vivants ! Un virus inconnu et très contagieux est en train de ravager la société à une vitesse fulgurante. Caine et Iris se retrouvent en fuite ensemble dans ce dédale technologique, lorsqu’en Iris semble se « réveiller » Esther. Après un accident violent, Caine est mortellement blessé. Iris a alors l’idée de lui transfuser son propre sang de mutante. En quelques heures Caine se rétablit. Il comprend qu’en le sauvant de la sorte, Iris l’a condamné à devenir un monstre comme elle. Dès lors, il est partagé entre amour et haine envers elle. Ils finissent tous deux par rejoindre un groupe de rebelles. Tandis que Caine « le transgressif » est acclamé, Iris « le monstre » est crucifiée et condamnée de manière inique à périr par lapidation. Caine tente de s’opposer à cette décision lorsque le fléau rattrape l’assemblée. En quelques minutes tout le monde est contaminé, sauf Caine, Iris et deux jeunes, une nouvelle fois condamnés à fuir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bienvenue dans le pire des mondes ! L’univers dépeint dans Chrome ressemble à ce que l’on peut imaginer de pire pour l’humanité. Non seulement la société touche le fond en terme d’environnements ou de rapports sociaux, mais en plus, un fléau radical débarque, comme pour mettre un terme au gâchis. Ses effets sont particulièrement macabres et apocalyptiques, bref, la grande faucheuse dans son efficacité la plus extrême, version gore. Que font donc nos deux protagonistes au milieu de cette décadence ? Tout en fuyant vers une issue impossible, ils tentent tout simplement de s’aimer, alors que rien ne favorise leur union. Elle, n’est plus vraiment humaine et lui non plus d’ailleurs… Sur ce scénario d’une grande gaieté, Patrick Pion aurait pu être moins confus… Quelques passages cherchent à être mystiques mais ne parviennent qu’à être nébuleux. C’est dommage, car lorsqu’il se concentre sur l’action, le récit d’anticipation se suffit à lui-même, plus percutant, plus oppressant, sans rédemption. Dommage également que ce talent artistique ne soit pas plus régulier. Les styles se mélangent, tantôt tourmentés, tantôt épurés, mais toujours d’une grande violence visuelle, à réserver à un public adulte. Une meilleure cohérence graphique et narrative aurait pu faire de cette aventure cataclysmique une grande œuvre de science-fiction. Dommage.