L'histoire :
Désormais réconciliés, les trois scientifiques membres de l’agence Imago Mundi ont bien l’intention de lancer leur contre-attaque à destination de ceux qui entravent leur prospection au Canada. Ils ignorent néanmoins l’identité précise de ce puissant ennemi et ont deux pistes… sans véritable aspérité par laquelle débuter. D’un côté, ils savent que la société EGGO (industrie pétrolifère, le plus gros pollueur de la planète) cherche à retarder les prises de décisions politiques pour préserver l’environnement : chaque jour d’exploitation gagné est une mine d’or pour eux. D’un autre côté, ils suspectent l’armée américaine de pratiquer des expériences électromagnétiques sur la ionosphère, à partir de la base de Gakona en Alaska, située à proximité de la zone géologique que l’agence escomptait sonder. Ils téléphonent alors à Axel Miller, un ami écologiste militant, pour avoir son avis sur la question. Lui se préoccupe alors d’un étrange suicide collectif d’orques sur les rives de l’Alaska. Harald a alors une intuition : et si le sonar des orques avait lui aussi été détraqué par les ondes des militaires ? Selon Loïc, il devrait alors s’agir d’ondes d’une puissance inouïe ! Le mieux, c’est encore d’aller voir sur place…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enfin, nous allons tout savoir et tout comprendre des difficultés que subit l’agence Imago Mundi depuis 3 tomes. Pour cette mini série transitoire au sein de la série mère Imago Mundi, Eric Corbeyran (pour les aspects narratifs) et Achille Braquelaire (pour les aspects scientifiques) ont fait preuve d’un bel esprit de synthèse en matière de scénario. Certes, le raid en exosquelette de cet album parait quelque peu grandguignolesque et phagocyte la place réservée au dénouement final. Mais après un tome 3 nécessairement très bavard, il fallait rétablir l’équilibre de l’action. Le dessin réaliste de Luc Brahy demeure, lui, de qualité constante : réaliste, tantôt assez « plaqué » (à partir de photos), tantôt négligés sur certains aspects secondaires (ex : la base de Gakona p.25), mais parfaitement adapté au contexte. Dans l’ensemble, cette aventure aura permis d’aborder énormément d’aspects scientifiques… A l’origine de l’aventure, l’année polaire internationale permet de planter des intrigues à la fois en Antarctique (les deux premiers tomes) et en Arctique (les deux derniers). Les sujets scientifiques abordés portent alors sur de nombreux domaines : évidemment principalement climatiques, ils sont aussi électroniques (la sonde laser de Loïc), mathématiques (les analyses de données par Leïa), électromagnétiques (les expériences sur la ionosphère), zoologiques (les sonars des orques), robotiques (les jambes artificielles d’Harald et les exosquelettes utilisés dans ce tome 4), météorologiques (tempêtes et aurores artificielles)... La vulgarisation est enthousiasmante, voire même frustrante pour ceux qui auraient espéré pouvoir creuser tel ou tel aspect. Idée : un petit cahier spécial revenant sur l’état de la recherche sur les concepts abordés, ne serait-il pas envisageable pour les prochains albums ?