L'histoire :
Les finances et les perspectives d’avenir de l’agence Imago Mundi sont en berne. La raison : la dangerosité pour l’homme des rayons gamma employés par leur sonde révolutionnaire à des fins de sondages géologiques. Un récent incident en Angleterre vaut aujourd’hui à Harald et Loïc de passer devant une commission scientifique, dont l’issue négative semble hélas fort probable. Se sentant lâché par son patron, Loïc claque la porte en pleine audition et accepte aussitôt la proposition de mission d’une ex, pour le compte de scientifiques russes. Il s’agit d’étudier la composition d’une couche de glace protégeant la plus grande réserve d’eau douce, au beau milieu du continent Antarctique. Acheminé sur la base de Vostok, il utilise alors une sonde prototype, dont les rayons gamma ont été adoucis. Mais alors qu’il pèche quant au décryptage informatique des données récoltées, on lui annonce que Leïa vient d’être retrouvée inanimée en plein de désert de glace ! Aussitôt, il se rend à son chevet et les deux ex-collègues rabibochés se racontent leurs mésaventures réciproques de ces dernières semaines. Par la suite, Loïc enquête pour le compte de Leïa, et lui demande en retour de l’aider côté programmation, pour décrypter les données des russes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’épisode d’exposition de cette série dérivée d’Imago Mundi, prévue en 4 tomes, plaçait Leïa au cœur d’une mésaventure particulièrement périlleuse (elle était paumée en plein Antarctique !). Au terme de la mise en bouche, le lecteur écarquillait les yeux de retrouver son pote Loïc comme par hasard à son chevet. Eh oui, les scénaristes ont osé envoyer les deux héros en mission au même endroit, indépendamment l’un de l’autre… et permettre à l’un de tomber pile poil sur l’autre (vous avez une idée des dimensions du continent… ?). Dès lors qu’on accepte cette énoôeaurme facilité narrative, l’intrigue gagne néanmoins en consistance. Le cœur du sujet focalise en effet sur la fabuleuse réserve de connaissances scientifiques que recèle le continent Antarctique. Un sujet éminemment passionnant, d’autant plus au regard des angoisses écologiques actuelles. En outre, l’histoire se fait judicieusement l’écho d’une info dont on ne parle vraiment pas assez dans les médias : le saviez-vous, 2008 est une année polaire internationale. L’atout majeur du récit se trouve alors dans sa capacité à relier les paramètres scientifiques et le suspens inhérent au genre thriller. La fusion scénaristique Corbeyran-Braquelaire reste plus que jamais un alliage gagnant. Le dessin de Luc Brahy demeure certes très froid (en Antarctique comme ailleurs) et de plus en plus impersonnel (il semble de plus en plus calqué sur des photos). Il convient néanmoins parfaitement au genre de l’écolo-thriller scientifique, et fait la part belle au décor. En quelques cases géantes et un sens du cadrage indiscutable, le dessinateur parvient en effet à donner la mesure de l’immensité polaire. A mi-chemin de l’aventure, on se réjouit des deux volets à venir, qui nous permettront d’en apprendre davantage à la fois sur les démarches scientifiques et sur les réelles motivations d’Harald…