L'histoire :
Mai 2017. Studios de la Plaine Saint-Denis, non loin de la porte de la chapelle, où règnent indigence et bidonville. Le débat politique se prépare et les candidats sont attendus. Emmanuel Macron arrive avec tout son staff, parfaitement détendu. Il passe en loge pour se faire maquiller. Comme les sportifs, il a mangé des pâtes pour prendre des forces. Les dernières vérifications avant le débat sont faites, et les candidats se préparent à entrer sur le plateau. La concentration, puis l’excitation et enfin l’euphorie, s’emparent des collaborateurs : Marine Le Pen tire le débat vers le bas, Macron gagne des points ! Le journaliste Christophe Jakubyszyn, blanc comme un linge, a trouvé l’échange un peu violent. Tout le monde regagne les loges et congratule le candidat, lorsqu’il interpelle le reporter Mathieu Sapin et parle de son précédent opus sur Gérard Depardieu. L’emploi du temps est chargé et il repart… en lui faisant un clin d’œil avant de disparaitre… Mathieu trouve ça abusé, mais il est un peu charmé par son aura. Il avait dit qu’il arrêterait les reportages sur la politique, mais il est finalement retourné dans l’arène !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec son style bien à lui et son humour, Mathieu Sapin nous plonge dans les arcanes du pouvoir au sens large, aussi bien dans la vie de Jean Racine, auteur incontournable de l’Académie Française, que dans la réalisation de son film aux critiques mitigées, Le poulain, ou encore dans son suivi du candidat devenu président, Emmanuel Macron. Ainsi, nous déambulons d’une époque à l’autre, oscillant entre les meetings politiques, les couloirs de l’Élysée, à suivre un candidat puis Président devenu un bon communiquant, et les tribulations de Jean Racine, qui encense Louis XIV pour se faire une place au soleil, de son ascension littéraire et artistique qui enflammera les planches, jusqu’à son changement de style, beaucoup plus pausé, pour devenir historiographe. Oui, la communication est un vecteur de pouvoir ! Le pouvoir des mots, que ce soit pour appâter le courtisan, glorifier le roi, enflammer les foules, ou encore accorder de l’importance à ce qui n’en a que peu, pour parvenir à ses fins. Mathieu Sapin conserve et réchauffe la recette qui a fait son succès (après Le Château et Campagne présidentielle). Elle perd toutefois de sa superbe et assomme le lecteur par sa longueur et son manque de dynamisme. Après tout, la politique n’est-elle pas la plus grande comédie humaine de tous les temps ?