L'histoire :
Branle-bas de combat dans les bureaux en open space où travaillent James, Hubert et leurs collègues. En effet, deux loups habillés de noir viennent de leur être imposés par leur hiérarchie pour faire un audit. Le profit maximum en temps de crise est à la fois un impondérable et un moyen de pression... L'audit, c'est donc le stress ultime, la lame de l'échafaud qui cherche ce qu'elle va pouvoir trancher et qui va forcément trouver. Même le boss, Roland, n'en dort plus. Il prend donc les devants, en consultant le DRH afin de déterminer d'éventuelles coupes sombres dans l'effectif... En gros, ce qu'on peut appeler des « variables d'ajustement ». Aussi, lorsque Charles-Eugène débarque en signalant un départ en retraite et la démission d'un commercial, Roland est à deux doigts de l'embrasser ! Pour le reste, le destin des salariés va cahincaha : entre la réforme des retraites qui oblige à travailler plus vieux et ces femmes qui sont toutes en congés maternité... Roland investit donc dans un logiciel révolutionnaire capable de délivrer des calculs visionnaires en matière de ressources humaines. Or après 10 minutes d'utilisation, bizarrement celui-ci se met à parler chinois...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Dans mon Open space, dont les gags sont publiés toutes les semaines dans le magazine Challenges, James offre une vision cynique et caricaturale de la vie en entreprise, ou plus précisément d’un espace bureautique « ouvert », soumis aux aléas kafkaïens du marketing et des caprices de la haute-finance. Autant dire que depuis le début de la « crise » de 2008, l’auteur dispose d’une matière intarissable pour inspiration. Le « travail » est déboussolé, déhumanisé et l’humain en tant qu’acteur de celui-ci n’est plus qu’une donnée malléable… ou comme l’indique le titre une Variable d’ajustement. Dans ce quatrième opus, nos héros zoomorphiques affrontent les angoisses d’un audit impitoyable, d’une germanisation des modes de production, de la réforme des retraites, du gel des salaires, de la concurrence asiatique, de la gestion arithmétique du petit personnel… Ils accueillent aussi deux nouveaux collègues pas piqués des vers (un sourd et un neerd). Simple et caricatural, le dessin va à l’essentiel, se bornant à mettre en scène les palabres des personnages, la plupart du temps sur un aplat de couleur, avec éventuellement un unique élément de décors. Le format des gags demeure également invariable : 2 gaufriers de 6 cases par page, pour un total de 92 gags particulièrement perspicaces et révélateurs de notre époque formidable…