L'histoire :
Soleil Levant est un Dieu Américain, l’un des 66 de la fameuse route du même nom. En 1943, il rend visite à son père dans le camp militaire de la Sierra Orientale. Le père du Dieu lui rappelle qu’il a d’abord des devoirs humains et se doit de prier pour la mort de sa mère. Il doit aussi relier à son fils une mission du gouvernement américain : un des 66 Dieux est parti en Allemagne. Soleil Levant doit donc se renseigner pour savoir qui est ce dieu et ce qu’il fait là-bas. Arrivé en Allemagne, Soleil Levant découvre les horreurs commises par les soldats nazis qui arrêtent les Juifs dans un vaste système d’épuration. Il apprend alors qu’il a un rendez-vous secret au sein de la piscine Olympique. Arrivé là-bas, Soleil Levant découvre que l’homme qui voulait s’entretenir avec lui n’est autre qu’Hermann Goering en personne. Le commandant nazi lui propose un marché en lui organisant un rendez-vous des plus inattendus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite du projet cosmique de Jean-Pierre Dionnet : le monde est envahi par les Dieux alors que l’homme connaît un déclin important. Cette fois, l’éminent spécialiste de la science-fiction concentre son intrigue sur la seconde guerre mondiale. Cependant, comme les tomes précédents, on a du mal à comprendre où va Dionnet et ce qu’il cherche vraiment à faire. Le contenu y est totalement insipide et chaque page sonne creux. Les « trouvailles » sont très mal exploitées et tout tombe rapidement à plat. Dionnet n’avait pas son pareil pour manier la langue quand il présentait des œuvres de SF à la télévision, mais ses textes, ici, sont vides et sans aucun potentiel imaginatif. A l’image de la présentation des lieux au tout départ, le ton adopté est pédagogique, pompeux et il irrite très vite. Ainsi, l’auteur peine à amener son lecteur quelque part et on se retrouve vite dans une impasse : pas de réel scénario, ni de rebondissements ; pas de sens, ni de cohérence… La SF et sa prétendue dose de liberté créatrice a aussi ses limites et cette saga l’illustre malheureusement trop bien. Quelques grands noms de l’Histoire sont plaqués dans ce fourre-tout indigeste (le sculpteur officiel du Reich Arno Breker ou encore le chef de la Luftwaffe), mais là encore, sans réel sens ni objectif. Sur ce tome, Dionnet se paie même le luxe d’être accompagné du talentueux dessinateur Croate Danijel Zezelj. Là encore, on peut s’arracher les cheveux quand on voit le rendu de son art. Les couleurs irréelles de Florence Spiteri cassent le trait et l’encrage envoûtant de Zezelj. Le graphisme devient ainsi étrange et les tons sans nuance rendent les planches vides, à l’image d’un scénario famélique. Les formes anguleuses propres à l’univers de Zezelj deviennent grotesques au contact de couleurs fades et monochromes. Une véritable purge que cette série ou comment faire de « l’art » sur du vide. Même les amateurs auront du mal à suivre ce projet plus que nébuleux…