L'histoire :
L’image du bonheur : Guidé par huit dessins, le lecteur accompagne les auteurs dans leur idée du bonheur. Des plaisirs de la table, au jour qui se lève sur la campagne paisible, en passant par le ronron de la balançoire ou le souffle du vent qui soulève un pan de robe. L’éveil des sens en constituerait une approche…
Trent : sur les pas du bonheur : Le célèbre sergent de la police montée canadienne, escorte pour jugement un escroc, peut être même un assassin. Dans le chalet qui leur sert d’abris pour la nuit, le criminel sérieusement malade occupe son temps en dessinant le portrait des siens…
Le bonheur en tant de guerre : Un scientifique tente de localiser le gène du bonheur dans le corps humain. Un gène du bonheur : quelle idée réconfortante et quels enjeux pour les gouvernants et les multinationales !...
La plume des histoires tristes : Un auteur de nouvelles et de scénarii de romans-photos en panne de succès découvre dans une vitrine un objet surprenant : la Schlemil, une plume en épine de rose. La plume des histoires tristes…
Le bonheur de « La Conversation », Dessine-moi le bonheur, Le bonheur est un pavé jeté contre un bus, Les aventures de Dicap et Quimantu, complètent l’ouvrage.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’injonction enfantine faite par Pauline Bignon (fille du dessinateur Alain Bignon) et Franck Cedolin ressemble à s’y méprendre à celle faite à l’aviateur par le Petit Prince. A l’origine de ce caprice, une envie de voyage : 6 mois à vélo sur les routes d’Amérique du Sud à la rencontre d’artistes méconnus. Présenté à Dargaud, le projet est d’abord refusé sous prétexte que le sujet n’est pas assez vendeur… La participation d’André Juillard, de Pierre Christin, d’Emmanuel Lepage, Léo, Rodolphe et Max Cabanes finira par convaincre l’éditeur de donner naissance à cette BD, où artistes européens et sud américains confrontent leur vision du bonheur. A l’arrivée, le lecteur découvre un ouvrage soigné. Papier épais, absorbant avec délice gouaches et aquarelles, petit format souple permettant un contact étroit avec les planches, historique du projet, biographie des auteurs et une couverture alléchante (il y aurait des pages à écrire sur l’importance d’une couverture)… Si l’emballage frise la perfection, le contenu est moins savoureux. Le projet se heurte à son ambition pour nous laisser la désagréable sensation d’inachevé ou de bâclé. L’illustration en 4 planches du concept se révèle plus que compliqué. Au niveau du scénario, seul Rodolphe tire son épingle du jeu. Pour le dessin, André Juillard et Emmanuel Lepage sont au dessus du lot. Les auteurs sud américains, quant à eux, ne parviennent pas à piquer notre curiosité. On peut regretter que les artistes n’aient pas exaucé le vœu des deux voyageurs en se contentant d’un exercice graphique sans fil narratif, pour nous laisser le « bonheur » de la contemplation. Jetez donc à nouveau vos yeux sur la couverture d’Emmanuel Lepage...