L'histoire :
Dustin Goldfinger est né avec une déformation peu courante : il a une deuxième main gauche à la place de la droite. Repéré très tôt par un cirque ambulant de monstres, il devient une véritable vedette le jour où le directeur, l’abominable Ordog Polok s’aperçoit qu’en le plongeant dans un état de stress, sa main peut changer tout ce qu’elle touche en bois. Séquestré et exploité, il est néanmoins délivré par ses amis Mimsy et Tête de clous… avant finalement d’être enlevé par une mystérieuse inconnue. Ivanna est riche, belle, puissante et… mafieuse. Elle est persuadée que le talent de transmutation de Dustin des objets en bois, peut évoluer, avec un peu d’entraînement, vers une transmutation en or. Durant plusieurs années, elle l’accueille dans sa somptueuse demeure, l’entourant de moult attentions… intéressées. Mais à l’âge de 18 ans, ils admettent tous deux que les exercices de concentration de Dustin ne mènent à rien. En rage, dans un ultime don de soi, Ivanna s’offre à lui pour une nuit torride. Or, dès lors que Dustin devient un homme, tout ce que sa seconde main gauche touche, se transforme en or…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric Corbeyran et Gil Formosa continuent de nous livrer le destin extraordinaire de l’homme aux deux mains gauches, là où ils en étaient restés (Dustin à 10 ans), jusqu’au moment où il devient adulte. Entre temps, il découvre d’autres propriétés très intéressantes à sa seconde main gauche, avec tout d’abord la transmutation des objets en or ! En passant, on commence à comprendre l’allégorie du patronyme « Goldfinger », traduit littéralement par « doigt en or » – bien que la logique de traduction eut voulu qu’il s’appela « Goldlefthand ». Second avantage de cette double main gauche : l’uppercut magique qui lui permet de devenir champion du monde de boxe ! Car oui, vous l’aurez compris, on nage ici dans un genre fantastique débridé, absolument pas réaliste pour un sou, qui flirte légèrement avec les super-héros de comics… sans embrasser tout à fait le genre. On se situe dans un entre-deux indéfini, un no-mans-land auquel on peine à s’attacher pleinement, d'un point de vue narratif. Comme pour mieux s’adapter aux outrances du scénario, le chouette dessin encré de Formosa exagère pourtant de manière ad hoc, tantôt les expressions faciales (les yeux cerclés de noir), tantôt les perspectives, tantôt les angles de cadrage, en fonction de la tension et du rythme. Au terme de ce second volet (sur 3 prévus), Dustin est sur le point de prendre sa réussite en main. Le dernier opus de la trilogie révèlera peut-être toute la symbolique de ce destin invraisemblable…