L'histoire :
Dustin Steinway, alias Dustin Goldfinger, alias Double Gauche… A l’issu du match de boxe qui doit le couronner champion du monde, son ex-copine Ivanna lui inflige une blessure mortelle. S’ensuit un long séjour à l’hôpital, d’où il ressort physiquement et moralement diminué. Aussi entreprend-t-il un voyage en Europe pour changer d’air et mûrir sa vengeance. Tandis qu’il se rend chez le célèbre sculpteur Rodin pour lui commander une œuvre à deux mains gauches, il entraperçoit, sortant de chez l’artiste, Mimsy, son amour de toujours qu’il n’a pas revu depuis sa liaison avec Ivanna. C’est ainsi qu’il apprend du sculpteur qu’elle est son modèle, comme en témoigne le buste inachevé qui trône dans son atelier. Ce dernier le lui cède d’ailleurs contre 50 000 dollars. Pour 20 000 de plus il accepte même de ne plus la revoir. Il la convie à un diner qui tourne au drame au moment où il lui rappelle sa condition de prostituée après qu’elle lui eue refusé son amour. Amour qu’il possède en fait déjà, sans le savoir… C’était il y a dix ans. Il ne l’a jamais plus revue depuis. Son apparition à la petite sauterie de ce soir qu’il a organisé avec tout le beau monde de Sinostropolis est donc une surprise. Mais la retrouvaille tourne encore à l’esclandre. Trop tard, il vient encore de tout gâcher. Il s’agit maintenant de la retrouver et de reconquérir cet amour perdu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux mains gauches, dont la fausse droite qui transforme tout ce qu’il touche en or… En voilà une idée ! Avec un pitch pareil, cette série a tout pour plaire : deux premiers tomes très réussis, une atmosphère originale aux références multiples (comics / série B / années 30), un personnage hors du commun… Le dessin encré, varié et maîtrisé de Gil Formosa s’adapte à merveille au scénario très bien ficelé d’Eric Corbeyran. C’est alors l’occasion, dans ce troisième album, de développer les chaînons manquants de l’histoire, qui nous tiennent en haleine depuis le début. Pourtant, ce troisième volet décevra peut être. Alors que la narration était jusqu’alors conduite de main de maître, elle prend ici parfois l’allure d’une banale énumération de faits, censés éclairer nos lanternes. Or, par son manque de clarté, la chute nous laisse déconfit. A trop vouloir laisser une marge d’interprétation au lecteur, ce dernier ne sait plus où il en est, ni ce qu’il doit en retenir. Double Gauche n’en reste pas moins une série superbement menée…