L'histoire :
En 1803, Bonaparte, qui ne s’est pas encore auto-couronné Napoléon 1er, est Premier Consul de France. Son bras droit, le Second Consul Cambacérès, lui pose alors un souci pour le moins insolite : il est homosexuel ! Or, si Bonaparte tolère que cette libido « contre-nature » se pratique dans le milieu aristocratique, il craint plus que tout de voir les pratiques sodomites se répandre parmi le bas peuple, ou bien pire, parmi ses soldats ! L’affaire est d’autant plus grave qu’un paquet de lettres grivoises écrites par Cambacérès, également surnommé « Tante Turlurette », à destination de son mignon du moment, un dénommé Friquet, semble s’être égaré… La « fourmi », un individu masqué qui règne sur la pègre et les bas-fonds parisiens, essaie alors de faire chanter le Consulat. Mais Bonaparte ne cède jamais au chantage. Pour récupérer la correspondance friponne de son second, il fait appel à François dit « la Torpille », réputé pour son système D et sa connaissance du milieu. Or, la torpille découvre en premier lieu que le jeune Friquet vient d’être assassiné. C’est alors que Fouché, chef de la police et redoutable rival de Bonaparte, entre dans la danse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que l’on croyait « l’affaire du coffret » terminée, bouclant ainsi un premier cycle de 2 tomes, Dufaux et Jamar nous offrent cet épisode rebond très réjouissant. S’appuyant sur la réalité de la grande Histoire à la veille du premier empire, le scénariste Jean Dufaux imagine la petite histoire, à la manière des maîtres du roman historique (Dumas…). Partant d’anecdotes truculentes basées sur des écrits biens réels (tels que le traité sur « l’art de procréer »), Dufaux s’amuse à mettre en place une intrigue libertine osée pour ce début du XIXe : de l’homosexualité du second consul et d’un point de vue général. De la résolution d’un chantage, l’on bascule progressivement vers la rivalité Bonaparte/Fouché et le retour du mystérieux coffret… En effet, la France n’a pas attendu la 5e République pour se découvrir des officines et des comploteurs au sommet de l’Etat. Ici, entre Bonaparte alors premier consul, et Fouché chef de la police, il n’est question que de maîtrise du jeu politique. L’ensemble est une nouvelle fois mis en images de main de maître par Martin Jamar, spécialiste du premier empire (les voleurs d’empire). La richesse des décors et des tenues d’époque, l’authenticité des bas-fonds parisiens et des us et coutumes sous le Consulat, bref tous les ingrédients de cette habile fiction historique contribuent à faire passer un excellent moment de divertissement. Une série qui se bonifie au fil des épisodes…