L'histoire :
Agent autonome pour la CIA, Jared a identifié qu’un complot diabolique était en train de se mettre en place sur le territoire des USA. En effet, les armes chimiques de destruction massive que ses compatriotes ont tant cherchées en Irak, se trouvent encore dans son pays. Or, elles sont sur le point d’être activées par des islamistes, eux-mêmes les jouets d’une poignée d’américains extrémistes et fondamentalistes appartenant à la CIA. Au cours de son enquête, il identifie l’une des têtes de ce complot, comme étant Morris Krove, le chef de cabinet du vice-président des Etats-Unis. Une sorte d’éminence grise, rigide, appartenant à la communauté WASP, prêt à sacrifier des centaines de milliers de compatriotes pour parvenir à ses fins : la transformation du pays en un empire régi par la loi divine. Jared connait bien et exècre tout particulièrement ce genre d’homme : son père et sa famille toute entière en font partie. Par coïncidence, Jared dispose d’une ouverture exceptionnelle pour toucher Krove, chez lui, lors d’une cérémonie funèbre. Mais alors qu’il ne s’y attend pas, Scarlett, sa douce Scarlett, amante dans l’intimité et tueuse sanguinaire au service d’un département concurrent de la CIA, intervient et le neutralise ! Elle est prête à le tuer, sa confiance a été trahie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite d’un concept éditorial inédit, en forme de thriller d’espionnage contemporain. Jusqu’alors, Stephen Desberg avançait ses pions et mijotait divers plans de tensions sur un échiquier de politique-fiction assez réaliste. Toujours délivrée sous forme de trames entrecroisées (à la manière d’un 24h chrono), l’intrigue s’emballe enfin véritablement dans ce quatrième opus. Jared passe à l’action et on commence à comprendre comment il en arrive sur le point de se suicider dans le bilan-résumé introduisant chaque volet de la saga. Surtout, Desberg attribue à ses protagonistes de fiction des rôles dans l’actualité politique américaine réelle et récente, sans toutefois jamais désigner l’administration Bush. On se met alors à comprendre tout l’intérêt du bref créneau de publication – 6 tomes paraissant au cours de l’automne 2008 – en pleine campagne présidentielle américaine ! Cette intrigue d’espionnage trouve en effet un curieux écho inversé dans l’élection de Barak Obama à la fonction suprême. Petit à petit, on comprend également le sens des brèves séquences jusqu’alors disséminées au fil des précédents tomes, comme autant de pièces d’un même puzzle (l’homme qui se suicide au volant de sa voiture, la métaphore biblique à Judas…). Le dessin échoie une nouvelle fois à Griffo (qui avait déjà œuvré sur le tome d’introduction), auquel les délais de réalisation restreints ne réussissent pas forcément : visages tordus, niveau de détails allégé, variations d’épaisseurs de traits… Mais on titille, car la cohérence visuelle globale est largement préservée. Une série qui prend enfin toute son essence, pourvu qu’elle ne sombre pas dans le mysticisme…