L'histoire :
A Barcelone, la jeune Luna fait valser les cœurs de ses deux amis d’enfance. Jusqu’à présent, elle avait des aventures d’un soir (ou deux) avec des anonymes… mais depuis peu, ses relations avec Edu et Raul se sont complexifiés. Suite à son baiser avec Raul (à un moment où l’adrénaline était à son paroxysme), elle se demande si elle ne fait pas une grosse connerie. Elle prend donc ses distances. De son côté, Edu met tout son âme dans la participation à un concours de manga, afin de pouvoir emmener la belle au Japon avec le premier prix. Tous trois continuent à s’adonner ensemble à leur discipline favorite, le « parkour », qui consiste à évoluer le plus rapidement possible (et avec style) à travers un environnement urbain complexe (cf. le film Yamakasi). Or, avec ces histoires de cœur, Raul est borderline pour cette activité. Pour prouver son amour, il se lance dans un saut trop ardu et tombe de haut… de très haut. Il se réveille à l’hosto, dans le coltard et comprend avec horreur qu’on a du lui couper la jambe. Il sombre dès lors dans une profonde déprime. Luna, elle, culpabilise à donf. Chaque jour, elle se rend à l’hôpital mais reste incapable d’entrer dans sa chambre, préférant dormir sur le banc dans le couloir. Paradoxalement, ses soucis financiers l’amènent à accepter de loger quelques temps chez Edu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de cette série ado-urbaine, au format franco-belge, mais au design manga, nous plaçait devant deux problématiques. La thématique sentimentale focalisait sur les histoires de cœur de ces trois jeunes et attachants barcelonais ; la thématique policière (violente) exacerbait les tensions à travers la guerre de gangs déclenchée par un caïd de la drogue. Man, l’auteur espagnol et « complet » (hormis pour les couleurs pour lesquelles il se fait aider par Ego) dévoilait alors un sacré peps pour aborder le milieu sous-jacent de la culture hip-hop, ainsi qu’un joli talent issu du manga. Si en soi son dessin n’est pas révolutionnaire – il est propret, élégant, mais scolaire et irrégulier, ce qui n’empêche pas une belle efficacité – c’est surtout dans le rythme et les cadrages, que Man excelle. Le choix de cases panoramiques (en hauteur ou en largeur) et souvent de macro plans, accorde beaucoup de lisibilité aux scènes d’actions, pour un impact maximum. Ce second tome ne fait avancer le schmilblick que sur un seul front (et c’est déjà pas mal) : celui des relations entre nos trois djeunz. Une jambe coupée méritait bien une telle attention. Il faut attendre les toutes dernières planches de ce second opus pour voir remonter au gout du jour la vengeance de Bro’, avec le recrutement d’un mercenaire « fils de pute le pire de tous les démons ». Ça promet donc de défourailler sévère dans le tome 3…