L'histoire :
La nuit tombée, un convoi de pionniers est attaqué par une bande de bandits. Seule la jeune Maria échappe à la barbarie de ces hommes. Sa mère s’est tirée une balle dans la tête pour éviter d'être violée par leur chef. La jeune Maria est poursuivie par un des membres du gang. Alors qu’il est sur le point de la liquider, il lui laisse finalement la vie sauve. Plusieurs printemps plus tard, la jeune Maria est devenue femme. Elle s’est installée à proximité des lieux du drame avec son père qui cherche à assouvir sa vengeance. Non loin de là, dans une tribu indienne, le jeune Souffle du Matin rêve de conquérir le cœur de la belle Étoile du Désert, promise à un guerrier nommé Ours Brun. Mais, Étoile du Désert se refuse au jeune homme qui a la faculté de pouvoir lire dans les pensées. Lors d’une promenade à cheval, les deux jeunes indiens aperçoivent un immense troupeau de bisons. Souffle du Matin propose d’aller avertir la tribu de cette bonne nouvelle qui augure de belles chasses. Étoile du Désert est préoccupée par la présence d’hommes blancs qui sont en train de chasser sur leurs terres sacrées. La belle indienne part à leur rencontre pour les bouter hors de son territoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Paru en 1996, L’Étoile du désert figure parmi les westerns mythiques du 9ème Art. Stephen Desberg et Enrico Marini avaient livré en leur temps une œuvre crépusculaire puissante, qui fait aujourd'hui l’objet d’une suite ou plutôt d’un préquel, avec Desberg au scénario, Marini en maître d’œuvre artistique et Hugues Labiano au dessin. D'emblée, Labiano met les points sur les i. Pas question d’opportunisme en faisant une suite pour faire une suite. Il s’agit là d’une belle et vraie aventure artistique sur fond d’amitié entre les 3 auteurs. Dès les premières pages, on sent que la combinaison artistique fonctionne comme sur des roulettes. Le dessin de Labiano est splendide. Ses encrages comme ses cadrages tranchent avec le style Marini. Il s’approprie l’histoire comme jamais. Les décors comme les séquences d’action sont d’un réalisme saisissant. Il maîtrise ses personnages : les méchants ont des mines patibulaires au possible ! Fidèle à sa maîtrise du verbe, Desberg place les pièces de son puzzle narratif au fur et à mesure, utilisant la voix-off pour mieux poser les jalons de son intrigue. Comme dans Black OP, on est dans le brouillard, puis l’éclaircie gagne du terrain pour nous laisser en fin d’album avec la furieuse envie de découvrir la suite. Quelle cruauté ! Difficile de se faire une idée de l'ensemble sur cet album seul, mais nul doute que la suite à venir nous donnera raison. Cet album est une vraie réussite !