L'histoire :
Finnsbury vient de recevoir une lettre du ministère à Washington, signé par Matt Montgomery, l’autorisant à expulser officiellement les Indiens de la Région. Une victoire qui s’apparente à une revanche pour lui. Il se souvient de ses premiers pas dans l’Ouest, avec l’arrivée en terre indienne et du drame familial qu’il vécut alors : Rachel, sa nounou avait été scalpée et tuée par un indien qui cherchait l’argent de son père. Il parvint à s’échapper et fut sauvé d’une mort certaine par deux soldats postés en faction, à quelques encablures.
Dans la tribu d’Étoile du désert, c’est la consternation : Ours Brun a été tué par des visages pâles qui faisaient passer un troupeau en terre indienne. Souffle du désert accuse le coup : Étoile du désert a disparu, capturée par Garth, le chef des cow-boys. Souffle du Désert veut retrouver celle qu’il aime. Il est loin d’imaginer que Garth espère la vendre et en tirer un bon prix. Pour lui, un homme n’est rien sans sa terre. Un homme qui a sa terre peut se marier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand l’idée a germé de réaliser un préquel à l’Étoile du désert, mythique diptyque illustré par Enrico Marini et Stephen Desberg, on ne pouvait s’empêcher se poser des questions sur l’utilité d’une telle entreprise. Avec la parution du premier opus, les doutes étaient levés. Le scénario au cordeau s'appuyait sur une narration à étages maîtrisée de Desberg et sur le dessin somptueux de Labiano. L’épilogue de ce diptyque est du même acabit, avec la quête effrénée de Souffle du Matin portée par les vents du jusqu'au-boutisme. Usant de rebondissements scénaristiques, l’expérimenté Desberg livre un récit efficace et épique, avec Finnsbury en clé de voûte, hanté par ses contradictions. Mais c’est surtout la partition graphique de Labiano et les couleurs de Maffre qui forcent le respect. Son trait traduit parfaitement les sentiments qui habitent les différents protagonistes. Il croque un monde en état de choc, où les colons avancent bille en tête dans une Terre Promise, en dépit des codes et conventions, repoussant les frontières du Monde. Ils sont loin de s’imaginer qu’ils volent une terre habitée depuis des lustres par des Indiens, qu’on appellera plus tard les « Natives ».