L'histoire :
Tel Aviv, juillet 1969. Michel Kichka rend visite à sa grande tante Paula, la sœur de son grand-père maternel, elle qui avait quitté sa Pologne natale en 1932. Il découvre un pays loin de sa Belgique, avec ses 35°C, sa langue hébreu (pour lui, c'est du chinois) et ses falafels sauce piquante bien entendu. Pourtant, dans le plat pays, il entretient son lien avec la culture juive. Il fréquente la jeune garde, alors que ses camarades font du scoutisme. Durant cet été 1969, son périple le mène dans un kibboutz où il se frotte à la cueillette des poires, il découvre l'eau gazeuse en libre-service, il embrasse avec la langue une jeune fille. Son escapade se poursuit avec l'ascension du Mestsada où il assiste au lever du soleil sur la Mer Morte. L'été suivant, il continue à se rendre en Israël, fier de ses racines, pour retrouver sa sœur Khana qui est partie vivre dans un kibboutz. Février 1974, Michel décide de faire son alyah. Sa nouvelle vie commence par une plongée totale dans un monde loin du sien, avec des cours intensifs d'hébreu (5 fois par semaine). Sa priorité est de maîtriser la langue, lui qui veut se présenter aux Beaux-Arts...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Deuxième génération, ce que je n'ai pas dit à mon père, Kichka, dessinateur belge devenu israélien, explore une nouvelle fois le monde judaïque avec Falafel sauce piquante. Dans cette autobiographie, il évoque tout le chemin parcouru pour devenir israélien, sans prosélytisme. Et les difficultés qu'il a dû surmonter pour s'intégrer à sa nouvelle vie. Il est une sorte de migrant qui renoue avec ses origines, un pionnier à la recherche d'un passé et qui y trouve son avenir. Original, non ? Ce qui frappe ici, c'est la dimension pacifiste et non activiste de son engagement, une façon comme une autre de rendre hommage à ses ancêtres. Non sans humour, il dévoile l'autre côté du miroir, un pays tiraillé par les tensions et par la guerre incessante, lui qui cherche à s'y faire une place avec son talent artistique. Son trait forgé au rythme du dessin de presse montre une certaine efficacité, illustrant ses propos plein d'espoirs et de rêves.