L'histoire :
Dans les entrailles souterraines de l’île de la tortue, repaire des pirates, se trame une mystérieuse conspiration marketing visant à surfer sur les prochaines commémorations du centenaire de Max Turtle. Au grand jour, les préparatifs battent leur plein : on coud des costumes, on monte une scène et les enfants apprennent chacun leur petit rôle. Jonché sur une tortue en carton-pâte, le petit Bigorneau Mac Bernik incarne notamment Turtle jeune. Mais le soir, les gendarmes de l’île toquent à la porte du foyer : Duff, le vieux père de Victor vient d’être renvoyé de sa pension pour filouterie… et il est donc demandé à la famille de s’en occuper. Victor ne peut pas piffer ce père escroc qui lui a pourrit sa jeunesse ; quant au reste de la famille, ils ignoraient carrément son existence ! On lui attribue néanmoins la chambre de Scampi, qui se retrouve à devoir déménager avec Bigorneau et ses ronflements. Le lendemain, Duff est accepté à bord de l’Os-à-Moelle, le navire pirate de Victor. Le vieux connait bien l’équipage, avec lequel il a jadis frayé… mais il semble qu’autre chose de plus mystérieux les lie également...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une fois n’est pas coutume, cette série BD est ici dérivée d’un dessin-animé télévisé à succès (et non l’inverse). Et pour ce tome 2, dans la Famille pirate, je demande le grand-père. Kilt, barbe blanche et jambe de bois, le vieux Duff Mac Bernik est le champion des roublards. La preuve : son propre fils, héros de la série, apprend dans la fleur de l’âge, qu’il n’est même pas son père naturel. Du moins, c’est ce qu’il semble. Car Aude Picault se laisse emporter par le peps inhérent au cahier des charges narratif du scénario, et n’est pas toujours très explicite dans les détails et les dialogues. Dense et pour le moins alambiqué, son scénario aura du mal à convaincre les lecteurs jeunes… et lassera bon nombre de vieux par sa frénésie et sa nébulosité. Côté message, on sent certes poindre une petite dénonciation du marketing à outrance, voire de la manipulation de foules, mais cela ne semble pas non plus un propos directeur trop prégnant. Le divertissement vitaminé demeure l’intention première. En ce sens, le dessin stylisé et maîtrisé de Fabrice Parme demeure le meilleur atout de cette série pré-publiée dans Spirou, avec son dynamisme, sons sens du détail et sa colorisation marquée.