L'histoire :
Sur une planète peuplée de dinosaures, le petit de la femelle Marah vient d’être dévoré par un prédateur saurien, lorsqu’un étrange astéroïde s’écrase à proximité. En son cœur se trouve une capsule hi-tech contenant un bébé humain. Perturbé par la mort de son petit, Marah décide d’adopter ce dernier. En cette ère, le peuple des dinosaures Ogunn partage un même langage, vénère un dieu unique, « l’Eternel », et tente de rallier les nombreuses races à son empire. Les plus redoutables rivalisent de cruauté pour assouvir les plus inoffensifs. A la tête de ses armées de carnivores, le belliqueux prince Iramm vient de vaincre le pacifique peuple Naraag, mais il a déjà soif d’autres conquêtes. Emprunt de sagesse, l’empereur d’Ogunn a toutefois tendance à écouter les conseils tempérés de Jorgh le savant. Ce dernier est également le compagnon de Marah, qui élève à l’écart des autres son bébé humain, une petite fille qu’elle a appelée Feux. Au cours de son apprentissage au sein de ce monde cruel, Feux a développé des facultés étonnantes pour la chasse et la pêche, et fait bon usage de la ruse et de son intelligence. Sa différence en fait toutefois un être rejeté des autres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au générique de cette nouvelle série, deux auteurs qu’on n’attendait pas franchement dans ce registre : Philippe Tome, scénariste de Soda, Le petit Spirou, Berceuse assassine, et Marc Hardy, dessinateur de… Pierre Tombal ! Si le thème du petit d’homme élevé par des animaux dans un monde sauvage est largement inspiré par le livre de la jungle, l’ambiance fait plutôt penser à celle de Rahan ou plutôt à Lomm, dans un univers tout aussi primitif. Le choix de cette ère est d’ailleurs assez intéressant. Est-ce notre terre à l’époque des grands sauriens ? La petite Feux est-elle à l’origine de l’homme ? L’organisation sociale, le langage et les croyances du peuple dinosaure nous surprennent et nous offrent une vision pour le moins décalée d’une ère primitive. Pour le moment, l’originalité du scénario de Tome s’arrête là, car le reste du récit se fait plus commun, plus manichéen. On sent que Feux la paria va se révéler dans les prochains tomes (ce cycle est prévu pour en couvrir 4), et qu’elle va révolutionner ces mœurs franchement barbares en y insufflant un peu de justice. En revanche, le dessin de Marc Hardy n’a strictement rien à voir avec son style sur Pierre Tombal. D’un trait épuré, dans un décor minéral dépouillé, il dépeint les dinosaures avec soin et réalisme. A plusieurs reprises, les auteurs utilisent des cases géantes, de la taille d’une planche, et prennent leur temps pour mettre en place le récit. Heureusement, la nouvelle collection Cosmo de Dargaud est là pour ça : casser le format standard de la BD. Feux s’étale donc sur 78 planches, qui se lisent vite en raison du peu de dialogues (les premiers apparaissent à la 12e planche). Un premier épisode étonnant…