L'histoire :
Sigmund Freud, le célèbre inventeur de la psychanalyse, raconte sa vie et les enseignements qu’il a tirés d’une vie entière de ses expériences, à travers une autobiographie allégorique. Il est né en 1856 à Freiberg, en Moravie (alors autrichienne, aujourd’hui tchèque), au sein d’une famille juive de 7 enfants. Au début, pour s’assurer un train de vie et pouvoir faire sa demande en mariage à Martha, il fait des études de médecine… et travaille sur le sexe des anguilles et sur une substance encore inconnue : la cocaïne. Puis à Paris, auprès du neurologue Charcot, il découvre l’hypnose et se passionne pour les mécanismes de l’âme humaine. De retour à Vienne, il ouvre un cabinet, et épouse Martha : ensemble, ils auront 6 enfants. Il fait alors des consultations d’un type particulier : en laissant les gens, allongés sur un canapé, s’exprimer sur leurs troubles psychiques, il s’aperçoit que leurs inconscients remédient d’eux-mêmes naturellement aux maux de l’âme. Il en déduit tout un tas de préceptes. Les rêves, notamment, expliquent beaucoup sur les envies primales de l’être. La sexualité trouve ses origines dans l’enfance. Et puis il y a les actes manqués, les lapsus, le complexe d’Œdipe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son titre l’indique, cette BD se propose de faire un petit tour sur la vie de Sigmund Freud : sa vie, son œuvre. Le parti-pris est celui d’un Freud narrateur, petit personnage barbu en costume – l’unique rapport avec sa réelle apparence physique – qui se raconte lui-même en évoluant au travers des extrapolations graphiques qui ponctuent logiquement un domaine de recherche abstrait. Le dessin simple et moderne d’Anne Simon, juste rehaussé de 2 ou 3 teintes uniques de couleurs (verdâtre et orange, le plus souvent), est au diapason de l’infantilisme qui détermine globalement nos comportements. En jouant entre le biopic et l’allégorie, l’axe narratif trouve le moyen d’emprunter à la fois une démarche chronologique et thématique. C'est-à-dire que Freud commence par naître (ouf !) et finit par mourir (d’un cancer de la mâchoire), mais entre deux, les avancées de la science qu’il fonde sont développées au sein de chapitres : quid des rêves, d’Œdipe, de sa relation au nazisme, de son expérience américaine, et divers cas d’école (le petit Hans, Anna G., Dora…). Certes, les mécanismes de l’âme sont tellement complexe (et encore aujourd’hui sans cesse remis en question), qu’une simple BD ne permet pas de les expliciter sérieusement. Tout au plus, Corinne Maier les recense-t-elle, à charge aux lecteurs de les creuser via des ouvrages adaptés (une quinzaine sont listés en annexe). Notons que la scénariste, également psychanalyste, historienne et « libre-penseuse » (l’auteur du célèbre Bonjour Paresse), a été désignée « icône de la contre-culture » par le New-York Times…