L'histoire :
New York, 7 septembre 2011. Haddad vient rendre visite à la famille Ben Laden en villégiature. Seuls les enfants sont là, les tantes sont parties faire du shopping et les oncles sont en déplacement à Washington. Ils s’amusent à boursicoter en ligne et Haddad ne manque pas cette occasion pour leur prodiguer quelques conseils avisés. Saouda, désireuse d’en savoir plus, est très attentive aux propos de Haddad, devenu un véritable expert en Bourse. Chamza a disparu des écrans, au nez et à la barbe du président Azimatov, qui a pactisé avec les américains. Elle a été libérée par le Dr Fang, envoyé par la banque Hoyle. Ce mystérieux émissaire profite de l’occasion pour lui montrer le message vidéo posthume de sa mère. Shanghaï, trois semaines plus tard. Lindsey cherche à retrouver Chamza. Elle achète un ouragan, un robot de combat que l’on peut commander à distance. Chuan est ravie, ce nouveau jouet lui va comme un gant. Quelques jours plus tard, elle se rend dans l’Enclave accompagnée par le robot. La partie ne s’annonce pas facile, vu le comité d’accueil qui l’attend sur place !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout s’explique… Avec le Black Cloud, Ghost Money livre son épilogue. L’attente semblait interminable. Dominique Bertail et Thierry Smolderen ont mis le temps (presque 3 ans !) entre le tome 4 et cet opus de conclusion. Mais ce temps nécessaire s’imposait. Dans toute histoire, le plus dur n’est pas de commencer mais de conclure. Smolderen nous gratifie en effet d’un scénario intelligent et bien construit (visionnaire, avec les robots commandés à distance via un casque virtuel !) où les dernières pièces du puzzle s’imbriquent les unes dans les autres. Il s’appuie sur une idée essentielle : le politique et l’économie sont toujours liés. La vérité nous est cachée, par des forces obscures qui cherchent à s’enrichir coûte que coûte, profitant des coups tordus. L’administration américaine n’est pas exempte de tout reproche, avec ses manipulations en tout genre. L’affaire Wikileaks révélée par Edward Snowden n’est pas très loin. Le monde de 1984 d’Orwell, Homeland ou False Flag non plus. Dans ce thriller de haute volée, Dominique Bertail répond une nouvelle fois avec l’habileté graphique qu’on lui connaît. Pour donner plus de véracité à son dessin, il a puisé dans ses repérages, à Dubaï, Shanghaï, Beyrouth et même dans le Haut-Karabakh ! Et ça se voit. Le calme du Bhoutan, à quelques encablures du toit du monde, tranche avec la noirceur et la violence de l’Enclave et la lumière aveuglante des gratte-ciels new-yorkais. Le dessin comme les couleurs évoluent en fonction des lieux, pour offrir plus d’épaisseur à l’ensemble. Un album politique indispensable, qui fait le plein d’efficacité ancré dans l’actualité !