L'histoire :
Southwood Drive, Toronto. Glenn Gould est un enfant précoce. Dans la maison familiale, sa mère Florence le met au défi de retrouver les notes qu’elle joue. C’est un petit jeu que Mozart adorait. Ce défi, le jeune Glenn le relève haut la main. Le soir même, le jeune Glenn assiste au concert de Josef Offman. Pendant que le pianiste joue, il s’imagine sur scène jouant devant le public.
1981. Un homme au volant de sa voiture écoute les Variations Goldberg, Bach, jouées par Glenn Gould, dans les studios de CBS. Cette nouvelle interprétation est beaucoup moins rapide que la précédente de Gould. C’est son dernier enregistrement.
Festival de musique de Kiwanis. 1944. Glenn Gould a 12 ans et joue devant des spectateurs subjugués par ce virtuose du piano.
Années 50. Glenn Gould appelle Walter, un de ses proches, pour lui confier une drôle d’expérience qu’il a eu. Alors qu’il butait sur un passage de sa partition, le salut est venu de la femme de ménage. Celle-ci passait l’aspirateur dans le salon et il a pu jouer le morceau sans embûche. Il est formel : il était bloqué parce qu’il s’entendait jouer !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement publié en mars 2015, ce biopic sur Glenn Gould est aujourd'hui réédité au format poche (à moins cher), au sein d'une nouvelle collection de Dargaud réunissant des ouvrages très divers. Glenn Gould… Ce nom résonne comme une référence dans l’esprit de tous les mélomanes. Considéré comme le plus grand pianiste de tous les temps, ce virtuose a révolutionné la musique par son interprétation des Variations Goldberg de Johann Sebastian Bach. D’ailleurs, ce disque figure parmi les meilleures ventes de musique classique. Sandrine Revel choisit de raconter son histoire à travers une narration tout aussi particulière, en prenant comme fil conducteur ses derniers instants (il est victime d’une hémorragie cérébrale) et en utilisant des flashbacks pour évoquer les grands moments de sa vie. Enfant, il impressionne par sa précocité. Jeune adulte, il subjugue les maisons de disques au point de signer à 23 ans avec la Columbia. Inconnu en Russie, il parvient pendant l’entracte à remplir la salle dans laquelle il joue et à sortir sous les applaudissements des moscovites. Mais derrière son jeu pianistique original à la fois moderne et plein d’énergie, se cache une personnalité complexe, un homme complexé et torturé (selon certaines sources, il aurait été sujet au Syndrome d’Asperger). Hypocondriaque, il se psychose sur des poils de son chien Sir Nicholson présents sur son pantalon en plein concert, au point de s’arrêter un moment pour les enlever. Dépressif, il se nourrit en partie de médicaments à chaque repas. Anti-conformiste, il ne se sépare jamais de sa chaise de bridge pliante réglable en hauteur construite par son père, d’où sa position particulière sur son piano qui dérangeait l’establishment. Tant au niveau du scénario que du dessin, Sandrine Revel signe un récit plein et émouvant. Sa narration fluide et son trait délicat font merveille. On se laisse porter par ses planches qui ont une texture, du relief... une âme particulière grâce à ses couleurs directes. Sans aucun doute, son meilleur album !