L'histoire de la série :
Gus, Clem et Gratt, 3 bandits cow-boy, copains comme cochons, ne vivent que pour leurs histoires d’amour…
L'histoire :
Ernest a rencontré Gus avant que celui-ci n’écume, en compagnie de Clem et Gratt, le grand ouest en dévalisant banques et trains. Cet ancien outlaw sanguinaire, reconverti en un « honnête » propriétaire de saloon, fait de lui son premier homme de main, dont l’étonnante gâchette fait la tranquillité de l’établissement. Mais les conquêtes du jeune pistolet finissent par semer le trouble entre le boss et son employé qui préfère prendre la poudre d’escampette avant qu’on ne lui troue la peau : une technique qu’il utilisera tout au long de sa brillante carrière sans une once de regret... Quelques années plus tard, ayant délaissé le brigandage, et planté par la même occasion Clement Denner et Grattan Golworthy, Gus est devenu une pointure au poker, engrangeant de Carmel à Colorado Spring, victoires, conquêtes et « money ». A Austin sous le nom de Rip Torn, il poursuit son périple et met dans cette ville un point d’honneur à coucher sous ses draps la belle Melba. De petites promenades en discours ciselés pour la convaincre de s’abandonner, Gus parvient à ses fins. Mais la belle est si peu inventive au lit, qu’il préfère changer de poulailler. D’autant plus que deux jeunes blancs becs ont reconnu en lui le célèbre bandit. Notre ami gagne alors une autre ville pour une nouvelle partie… qu’il perd pour la première fois. Un échec qui marque le début d’une incroyable plongée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après nous avoir abandonné pendant la quasi totalité de l’opus précédent, le héros éponyme de la série revient pour un album qui lui est entièrement consacré (exit les 2 autres lascars de la saga). Toujours affublé d’un interminable nez qui nous laisse supposer qu’il a dû mentir plus que de raison, le revoilà dans une compilation d’aventures où il a pour double objectif de contenter son appétit sexuel et se sortir du pétrin dans lequel la scoumoune l’a plongé. On retrouve un enchainement de situations qui mettent en valeur l’hyperactivité de ce cow-boy bien naze mais toujours aussi touchant. Christophe Blain sait une nouvelle fois subtilement jouer avec les poncifs du western, en imposant un héros qui semble s’être trompé de casting : un décalage qui fait tout le sel de la série. Le malin scénariste sait aussi jouer avec nos nerfs en refusant à nouveau de faire se retrouver le trio. On sait pourtant que les comparses n’attendent que ça. Comme à son habitude, il préfère faire naviguer ses personnages sans aucune feuille de route, s’évertuant surtout à ne pas les conduire là où la raison semblait devoir les mener : une conception moderne et jubilatoire de la narration. La mise en scène impeccable du récit, à laquelle le trait incroyablement vivant donne un rythme de haute volée, nous contraint à avaler ce breuvage d’un seul trait : un tord boyau de saloon allongé d’un aphrodisiaque puissant, qui risque de nous faire sombrer dans une funeste addiction.