L'histoire :
Au cœur d'une souche, dans une forêt ancestrale, vit un peuple de chasseurs guerriers. Ils ont une apparence bien différente de la nôtre : ils ont des grands bras et la peau bleue. C'est au sein de ce peuple que vit la jeune Taru. Elle ne se sent pas à sa place parmi les siens. Elle ne comprend pas pourquoi ils s'obstinent à chasser, à provoquer la mort de créatures appelées « rois de la forêt ». Ces animaux gigantesques détruisent tout sur leur passage, ils ont engendré la destruction d'habitations du peuple de Taru et la mort des siens. Mais la jeune fille en est persuadée : une autre voie est possible. Malheureusement, lorsqu'elle tente de donner son avis, les grands chasseurs-guerriers ne l'écoutent pas. Pour eux, elle est dans le faux et rejette son peuple. Alors, pour qu'elle ne crée pas trop la pagaille au sein du village, une mission lui a été confiée. Elle doit surveiller Hana, une humaine qui a été capturée par le peuple de Taru. Ils n'avaient jamais vu un humain avant et ils sont déroutés. En confiant la garde de l'humaine à Taru, ils espèrent percer les secrets de ce peuple, que la jeune femme récupérera des informations... Mais leur plan ne va pas fonctionner comme prévu, car Taru s'est liée d'amitié avec Hana. Malgré leurs différences, elles semblent se comprendre. Et Taru se sent bien plus proche d'elle que de son peuple...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour inaugurer le nouveau label Combo, les éditions Dargaud publient trois titres simultanément, dans des styles bien différents. Hana et Taru est l'un de ces nouveaux albums de la collection, réalisé par Léo Schilling au scénario et par Motteux au dessin. L'objectif de ce label est de valoriser des jeunes talents de la bande dessinée ; et nous découvrons effectivement deux auteurs prometteurs. Graphiquement, on sent que Motteux a travaillé sur plusieurs supports. On sent l'influence du jeu vidéo, du film d'animation notamment. La gestion de la colorisation contribue à créer cet univers hostile et dangereux. Hana et Taru vont enchaîner fuites et combats. Les planches transmettent ce dynamisme, ce mouvement permanent, sans que nous soyons surchargés d'informations, même si certaines scènes d'action manquent parfois de liant. L'auteur a également joué sur un contraste entre le graphisme de Taru et celui de l'humaine, accentuant leurs différences. Le lecteur pourra avoir du mal à se plonger dans ce monde si particulier sur les premières pages, mais il est vite happé par l'intrigue et les questionnements qu'elle soulève. Le scénario est bien mené, même si la fin est un peu abrupte et aurait peut-être mérité quelques pages supplémentaires. Ce bon album de genre propose une aventure moderne, dynamique, mettant en exergue les jeux de pouvoirs souvent destructeurs.