L'histoire :
Depuis que Félix Fox, vendeur de voiture chez Zelig, est côté au Human Stock Exchange, tout marche comme sur des roulettes pour lui. Il habite dans les beaux quartiers, roule à bord d'une grosse cylindrée... Mais il en veut toujours plus : il aimerait lever un millions d’Eurodollars. Simon Sax lui annonce que cette augmentation de capital ne sera possible que s’il devient directeur chez Zelig. Pour obtenir cette promotion, il va devoir prendre la place de Leblanc. Une idée machiavélique lui vient : acheter des actions de Leblanc sur le HSE, sur le long terme et les revendre aussitôt, histoire de faire baisser sa cotation. Il demande à Angela, une employée de Zelig, de le faire à sa place pour éviter d’être suspecté. Face à quelques difficultés financières, la jeune femme accepte… Côté vie privée, Felix rencontre des difficultés avec Rachel. Bien qu’elle apprécie sa nouvelle vie, elle lui reproche de trop s’investir pour faire monter le cours de son action personnelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si, un jour, l'homme individuel était coté en bourse ? Partant de ce postulat économiquement incorrect, Xavier Dorison et Thomas Allart nous entraînent dans un monde immonde où l‘argent est roi. Après un premier tome où l’on voit Felix Fox devenir « bankable » avec tout ce qui va avec (villa ultra-moderne dans les quartiers chics, belles cylindrées…), le héros commence à se dire que tout ce qui lui arrive est trop beau pour être vrai. En effet, de nouveaux nuages viennent assombrir son brillant avenir. Il doit augmenter sa côte. Pour cela, il doit prendre la place de ses supérieurs hiérarchiques, repousser ses limites physiques, faire une croix sur sa vie sentimentale… Bref, il n’est plus maître sa vie, bien au contraire, ses actionnaires lui indiquent en permanence la marche à suivre. Dans ce monde de demain gangrené par toujours plus de profits, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec le monde d'aujourd'hui. En ces temps où Jérôme Kerviel commence à purger sa peine, cette œuvre prend son sens ! Grâce à sa narration toujours aussi rythmée et aiguisée, Dorison nous emporte littéralement dans cet engrenage infernal où un homme se perd dans les rouages de la finance. Le trait de Thomas Allart qui accompagne la prose dorisonienne est toujours aussi précis, avec des mots qui claquent dans les cases. Notez bien que la sortie de ce deuxième album (sur trois prévus) s’accompagne d’une refonte complète de la maquette de couverture du tome 1. Plus moderne et annoté d’une devise flippante : « Demain, l’être humain sera côté en bourse ».
