L'histoire :
C'est un moment important pour Don Raul Torquemada. Il apparaît très en forme sur le plateau de télé d’une émission politique très populaire, où il peut essayer de convaincre des milliers de téléspectateurs de voter pour lui aux élections présidentielles. Content de sa prestation, il décide d'aller diner avec sa femme et sa fille, dans le restaurant du nouvel hôtel qu'il vient d'acquérir. Son avocat, accompagné de sa femme et sa fille Isabel, est également de la partie. On ouvre le champagne dans la limousine blanche qui emporte tout ce petit monde qui se réjouissant par avance de la future victoire de Don Raul. Malgré les gardes du corps en pickups qui protègent le convoi devant et derrière, Isabel n'est pourtant pas tranquille. A tel point qu'elle finit par faire part à Don Raul d'une filature suspecte qu'elle pense avoir remarquée. Le politicien réagit immédiatement en décidant de rentrer dans le parking souterrain de l'hôtel plutôt que se faire accueillir sur le perron de l'établissement. C'est à ce moment que 3 camionnettes déboulent. Des hommes armés jusqu'aux dents ouvrent immédiatement le feu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le « trailer » éditorial de cette série – un cross-over et préquelle à Insiders – annonce la levée du voile sur le passé d'une gamine des rues de Colombie appelée à devenir Najah Cruz, une espionne hors-pair pour le crime organisé. Hélas, il n'en n'est rien : Isabel de son vrai prénom, sous ses airs de jeune femme innocente, est ici déjà une pro du combat rapprochée, contre des soldats aguerris de la guérilla locale. Elle sait se servir d'une mitraillette et ne manque jamais son coup, elle détecte les détails suspects... Bref, déjà un vrai petit bout de future espionne. Pourquoi ? Comment ? Où sont les révélations promises sur son passé ? Elles sont à peine évoqué en trois cases de flashback (en noir et blanc, pour faire bien) agrémenté d'un « tu ne viens pas de la rue comme moi » à sa copine (avec un sous-entendu du genre « pas comme toi, espèce d'idiote bourgeoise pleureuse »). Ces infos tombent comme un cheveu sur la soupe, lors d'une fuite au fond des égouts. Peut-être faudra t-il alors un Insiders Genesis Genesis pour comprendre le fin mot de l'histoire. On comprend certes que le gros de la série se concentrera alors sur la suite, maladroitement amenée : « tu as sauvé ma fille, pour te remercier, je t'offre un stage chez les commandos... ». Du grand n'importe quoi. Et c'est bien dommage, car sur la forme, c'est plutôt chouette. L'album évoluant en temps réel est très prenant et divertit autant qu'un bon film d'action. Le contexte très documenté, comme Jean-Claude Bartoll sait les produire, bénéficie du dessin frais, précis et dynamique de Luc Brahy.