L'histoire :
Réunion au sommet à la Maison Blanche. La menace terroriste est plus que jamais préoccupante. Le lien prégnant entre le crime organisé et les réseaux terroristes se pose dès lors comme un enjeu politique primaire. Les cartels profitent de la main-mise des radicaux islamistes sur certains espaces de l’Afrique du nord pour faire circuler leur cocaïne « en toute sécurité », moyennant des contreparties véreuses. Isabel Mendoza, alias Najah Cruz, qui est au cœur de ces manipulations tactiques, est interceptée par la DEA (Drug Enforcement Administration) lors d’un narco-putsch en Guinée et rapatriée aux Etats-Unis, où elle risque sérieusement la peine capitale pour l’ensemble de son œuvre. Les interrogatoires musclés et l’accueil pour le moins houleux qui lui est réservé au pénitencier fédéral de haute sécurité du Texas ne changeront pas sa stratégie de défense : Najah doit parler au Président des Etats-Unis. Il s’agit de la condition sine qua non pour être graciée. Il se peut en effet qu’elle ait des informations intéressantes qui pourraient mettre en branle certains piliers de l’administration gouvernante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une fois n’est pas coutume, Najah Cruz récolte les graines qu’elle a semées dans sa vie multiple et devra plus que jamais jongler avec toutes ses identités. Mais cette fois, la perspective est de taille, puisqu’il s’agit de sauver sa peau (dans tous les sens du terme), au regard de la justice américaine qui, dans ce cas, ne fait pas dans la dentelle. De ce point de vue, la tension scénaristique est vraiment mise en exergue. Dans ce 11ème opus, alors que la tête du Grand Conseil lui semblait promise, Najah est plus fragilisée que jamais. Pourtant, alors que l’histoire, dans son entièreté, tendait à approcher de son climax, Jean-Claude Bartoll, a décidé de tirer encore et toujours plus de ficelles. Aux mafias colombiennes, mexicaines et japonaises, aux administrations tchétchènes, françaises et américaines, s’ajoutent désormais les gouvernements corrompus de l’Ouest africain et les organisations radicales islamistes. Et le problème, lorsque l’on tire trop de ficelles, c’est que ça provoque des nœuds que le lecteur peut avoir des difficultés à démêler. Il faudra donc à ce dernier une concentration optimale pour ne pas se perdre. Mais le jeu en vaut la chandelle. Mention spéciale à Munch qui prend le relai de Renaud Garetta au dessin et qui donne un second souffle à une série qui s’épuisait graphiquement. Espérons maintenant ne pas avoir à attendre quatre années supplémentaires pour connaître le sort de notre héroïne.