L'histoire :
En raison d’un passé politiquement lourd, Najah Cruz est obligée de travailler pour les services secrets américains. Sous leurs ordres, elle est devenue une « insider », c'est-à-dire un agent rompu aux arts du combat, infiltré au sein d’une organisation mafieuse extrêmement dangereuse. Son objectif : faire tomber le « grand conseil » des mafias qui gère 95% du trafic d’opium en provenance de la plaque afghano-pakistanaise. Pour cela, elle est entrée au service d’un milliardaire et homme d’affaire véreux, Sam Natchez, soupçonné d’être le parrain de l’organisation. Elle découvre alors que le commerce de la drogue s’accompagne d’un énorme trafic d’armes. Mais suite à un attentat néo-taliban, elle est enlevée par des pachtouns et retenue prisonnière dans les grottes de Toroboro. Toutes ses tentatives d’évasion échouent, lorsqu’une éminence grise du gouvernent français décide de mettre en place une opération d’exfiltration pour lui venir en aide. Ignorant tout du projet Insiders, les français veulent eux aussi faire de Najah une espionne, pour mettre un terme au narcotrafic…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scénarisée par l’ancien grand reporter Jean-Claude Bartoll, Insiders se veut une série extrêmement bien documentée sur les rouages occultes de la géopolitique mondiale. Effectivement, lorsqu’on feuillette quelques pages, le sujet colle rudement à l’actualité chaude du globe et son réalisme est sans doute sa plus grande qualité. Mais à trop vouloir être actuel, Bartoll en oublie qu’un bon scénario doit avant tout gérer le suspens à travers un rythme de lecture approprié. Ce 4e épisode ressemble malheureusement aux précédent : il manque cruellement de fluidité et s’oublie parfois dans des longueurs pénibles. Certes, le dessin de Renaud Garreta n’aide pas non plus à la cohésion de l’ensemble. Si ce dernier retranscrit avec réalisme la documentation de bâtiments, d’avions de chasse, de véhicules, de commandos… l’accumulation de tout cela manque cruellement de liant et le recopiage systématique de photographie est par trop évident ! A un tel point que parfois, certains décors s’arrêtent nets au supposé cadrage de la photo ! (l’escalier de la comtesse, p.40). Dommage, la parfaite connaissance de la géopolitique mondiale aurait pu donner lieu à un thriller palpitant plutôt qu’à ces aventures confuses et peu attachantes…