L'histoire :
Enervé par les actes de l’armée normande, qui a décidé de faire cavalier seul, le basileus Michel IV ordonne la reddition de Guillaume de Hauteville et de ses hommes pour subir le châtiment de la décimation – c’est-à-dire l’exécution d’un soldat sur dix. Ensuite, il consent pardonner leur faute et les reprendre à son service. En cet hiver 1041, c’est le catépan d’Italie, Dokeianos, qui leur annonce cette proposition « généreuse » du basileus. Conscients de leur supériorité, les normands rient au nez de leur adversaire, préférant livrer bataille ! Alors que le combat est sur le point de démarrer, le père Étienne – désormais conseiller de Guillaume – lui propose de laisser Dokeianos vivant à la fin de l’affrontement. Ayant remarqué son incompétence totale, Étienne trouve en effet plus intéressant de le laisser à la tête de l’armée ennemie. Puis sans surprise, l’armée normande remporte une victoire facile et rapide… De son côté, Tancrède connait des jours moins heureux depuis le départ du père d’Étienne et des normands. Encore fortement marqué par la mort de ses hommes de confiance – Bjnak, Otli et Ashkan – Tancrède voit en sus son ami Harald, le chef de la garde Varègue, s’éloigner de plus en plus de lui. Et pour couronner le tout, l’armée byzantine est mal en point après avoir perdu son chef de guerre, le stratégos Maniakès, condamné pour conspiration. En effet, son remplaçant n’a pas son talent et les byzantins enchaînent les défaites…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour le démarrage de ce second cycle, Ronan Toulhoat (dessin) et Vincent Brugeas (scénario) nous proposent désormais de suivre les événements historiques de ce XIème siècle dans deux camps différents. On suit ainsi désormais l’armée normande menée par l’alliance entre Guillaume de Hauteville et le père Étienne d’un côté, et celle de l’armée Varègue reposant sur l’amitié entre Tancrède et Harald. Mais également les influences d’Eudoxie et Marie, et la stratégie militaire de Maniakès de l’autre. Or si les normands semblent avoir le vent en poupe depuis qu’ils font cavalier seul, c’est le contraire côté byzantin. On suit ainsi avec beaucoup d’intérêt Tancrède dans ses mésaventures. Alors que dans le premier tome, le héros semblait sûr de lui et obstiné, on avait déjà pu constater que sa carapace se fêlait dans la seconde partie du premier cycle. Et dans ce tome 3, c’est encore plus visible, alors qu’il peine à se remettre de la mort de ses alliés et perd la confiance d’Harald. Inévitablement, ces événements le rendent de plus en plus attachants, loin de l’air suffisant qui pouvait nous agacer en tant que lecteurs au début de la série. Bref, sans en dévoiler davantage, les auteurs nous proposent un album encore meilleur que les précédents où l’intensité ne cesse de monter crescendo. Et les graphismes de Toulhoat sont toujours excellents, que ce soit au niveau du découpage original, des personnages charismatiques, des décors fouillés ou encore des ambiances variées que procure la mise en couleur. Une saga épique à découvrir d’urgence !