L'histoire :
An de grâce 1040, sur la côte Est de la Sicile, des navires débarquent avec, à leur tête, un guerrier défiguré nommé Tancrède et un jeune diacre du nom d’Étienne. Accueilli par Guillaume de Hauteville, un mercenaire normand au service de Byzance, Tancrède annonce être là avec ses hommes pour combats et pillages à la gloire de Byzance. Convaincu par le bonhomme, Guillaume l’autorise à débarquer et à planter le campement pour sa troupe. À peine posé pied à terre, le guerrier balafré demande à voir Harald, le chef à la tête des troupes byzantines. Face au seigneur, Tancrède demande à faire partie de son armée, le temps d’une campagne. Voyant qu’il n’est qu’à la tête d’une poignée de mercenaires, Harald se moque de lui. Mais le normand se défend en prétendant que son armée vaut bien 1000 guerriers classiques. Le chef d’armée décide alors de le mettre à l’épreuve, en lui demandant de s’occuper d’un groupe de cavaliers arabes qui empêchent ses hommes de se ravitailler dans les villages alentours. S’il le souhaite, Tancrède peut même recourir à l’aide de soldats sous les ordres d’Harald, à condition qu’il arrive à les convaincre de le suivre. Le soir même, le mystérieux guerrier entame un discours afin de motiver les troupes normandes sous le regard désapprobateur du commandeur des mercenaires, Arduin, qui craint de perdre son autorité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà auteurs du Roy des Ribauds chez Akileos, Vincent Brugeas (scénario) et Ronan Toulhoat (dessins et couleurs) changent de crèmerie (chez Dargaud) pour cette nouvelle série médiévale se déroulant au XIème siècle, du côté de la Sicile. Alors que l’île est aux mains des arabes, après avoir été tour à tour sous le joug des grecs, romains, byzantins ou encore carthaginois, un mystérieux mercenaire dont le visage a été brûlé débarque en prétendant vouloir aider l’armée byzantine dans sa guerre pour le contrôle de l’île. Dès le début, le lecteur se doute bien que ses vraies intentions sont différentes... mais il va falloir attendre la fin de l’album pour découvrir le pot aux roses, alors que l’intrigue et les personnages se mettent efficacement en place. Le mystère autour de Tancrède se révèle néanmoins petit à petit, au fil des pages, au lieu de nous faire tout découvrir d’un coup, à la fin, comme le font parfois certaines séries. Ce biais narratif confère une très plaisante montée en puissance de l’histoire. Côté graphique, si vous avez aimé le travail de Toulhoat sur la série précitée, vous serez également conquis par son œuvre encrée et réaliste, toujours de haut vol. En sus, le dessinateur offre un découpage de planches plus varié, ainsi que davantage d’ambiances différentes dans les couleurs. Bref, ce premier tome est très emballant. Au vu de sa conclusion, on a déjà hâte de voir comment va se dérouler la suite ; le tome 2 marquera la fin du premier cycle. Enfin, pour le plaisir des yeux, l’album se conclut par de somptueux croquis graphiques.