L'histoire :
Barcelone. L’inspectrice adjointe Gimeno reçoit en entretien Philippe Martin, un policier français venu en Espagne à sa demande. Ce flic de Saint-Denis parle couramment le castillan, car depuis les jeux olympiques de 1992, il passe ses vacances à Barcelone. Les services de police cherchent désespérément à joindre l’ex-femme de Martin : depuis qu’elle l’a quittée il y a 25 ans, le français n’a plus de nouvelles. Il y a 2 jours, le cadavre d’une jeune femme de 25 ans a été découvert dans une baignoire remplie d’eau. Elle s’est ouvert les veines. La jeune femme s’appelait Emma Bellamy Martin. Elle terminait sa thèse de doctorat en histoire de l’art et partageait son appartement avec une amie. Bellamy est le nom de l’ex-femme de Philippe. Dans la lettre qu’Emma a laissée, la jeune femme fait allusion à son père qu’elle n’a pas connu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec L’art de mourir, Philippe Berthet conforte sa nouvelle collection Ligne noire de chez Dargaud, dédiée aux histoires noires. Ici, un flic français, plutôt brillant, est sollicité pour enquêter sur le meurtre d’une jeune femme qui, a priori, serait sa fille. Evidemment, le flic découvre l’existence de cette fille ! Raule, scénariste espagnol (Jazz Maynard, Arthus Trévium) a concocté un scénario avec l’essentiel des codes du polar noir : un flic blessé par une histoire affective complexe, des psychopathes tatoués de la tête aux pieds ultra-violents, un fils de bourgeois espagnol flambeur à la moralité douteuse, le cadavre d’une jeune femme qui évoluait dans le monde de l’art et dont la mort a été déguisée en suicide. La construction du scénario est certes classique, mais bien élaborée, avec de multiples rebondissements et une tension permanente : on se plonge avec délectation dans cet album pour en connaître le dénouement. Les amateurs du genre ne seront pas déçus par ce one-shot ! Au dessin, la copie de Philippe Berthet est toujours irréprochable, avec un trait sobre, efficace, et une mise en page quasi cinématographique.