L'histoire :
Après avoir retrouvé la sépulture flottante d’une sorte de prince nubien couvert d’or, des légionnaires romains basés à Thèbes décident de remonter les rives du Nil à la recherche de cette fastueuse civilisation. L’équipe se compose d’un casting de soldats parmi les plus endurants et néanmoins, les contrées sauvages qu’ils traversent leur causent de lourdes pertes. Au sud de régions désertiques, la troupe finit par découvrir une forêt luxuriante, le pays de « Niangara ». Après avoir fait allégeance à la statuette d’une divinité, un guerrier autochtone appelé Dubaku leur sert de guide et apprend leur langue à une vitesse prodigieuse. Les romains affrontent alors une faune particulièrement hostile : serpents, crocodiles, gorilles… mais les pires ennemis semblent bien être les hommes. Car les romains font l’erreur de ne pas écouter leur guide et font étape dans un village, persuadés que la puissance de Rome est leur protection et leur objectif. Ce qu’ils découvrent dépasse leur entendement : des hommes réduits en esclavages, pour qui la vie n’a pas grande valeur. Deuxième erreur : les romains tentent de se grimer pour infiltrer la tribu dominante, dans le but de découvrir la source de leur prospérité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans L’expédition, série d’aventures historiques prévue en 4 volets, Richard Marazano narre le périple fantasmé d’une troupe de légionnaires romains qui auraient tenté de découvrir les civilisations prospères aux sources du Nil, plus d’un millénaire avant Sir Richard Burton. Sans doute influencé par l’œuvre de Conrad, le scénariste enfonce progressivement ses héros Au cœur des ténèbres, bien que la région africaine concernée soit différente. En effet, dans ce second volet, les romains sont réduits en esclavage et ils découvrent une humanité radicalement différente de leurs valeurs morales et de leur entendement « politique ». Cette descente aux enfers s’accompagne de nombreux palabres moyennement palpitants, qui diluent énormément l’intérêt que suscitait le premier tome… et ne parviennent pas toujours à être explicites quant aux faits et aux problématiques. Or, à travers le dessin techniquement irréprochable, mais narrativement peu immersif, de l’argentin Marcelo Frusin, les protagonistes eux-mêmes se confondent et ne gagnent jamais l’assimilation ou l’attachement du lecteur, au sein d’un décorum sombre et « fermé », pas du tout exotique. Espérons que le troisième opus remette nos légionnaires en scène dans de palpitantes conjonctures…
