L'histoire :
En l’an 729 après la fondation de Rome, à Thèbes (actuelle Louxor) alors sous occupation romaine, un attroupement se forme sur une berge du Nil. Le légionnaire Marcus Livius fait disperser la foule et découvre ce qui attirait l’attention des manants : une pirogue mortuaire à la dérive vient de s’échouer. Sur le dessus, se trouve le corps desséché par le soleil d’un nubien, un dignitaire, à en croire ses magnifiques tatouages. En outre, à l’intérieur de l’embarcation, des bijoux, de l’or, des statuettes sculptées ne laissent aucun doute sur la richesse de la civilisation dont il provient. Après avoir envisagé les immenses bénéfices que tirerait Rome de cette incroyable découverte, le centurion Caïus Bracca décide qu’une expédition romaine partira en direction des sources du Nil pour trouver cette civilisation. Caïus a une entière confiance en Marcus Livius pour mener l’expédition. Mais ce dernier est alors sensé mater la révolte du sultan Obodas III. En accord avec ce fidèle soldat, il organise donc secrètement sa désertion, ainsi que celle de 10 de ses hommes, des têtes brûlées, pour s’enfoncer à travers les terres arides et hostiles de l’Afrique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Richard Marazano début ici une grande fresque antique et héroïque, annoncée en 4 tomes. Le contexte initial est celui de la haute Egypte sous occupation romaine, précisément en 729 après la création de Rome. La problématique est donnée lorsqu’une pirogue richement garnie, servant de sépulture à un noble nubien, s’échoue sur les berges. Dans un souci d’étendre l’hégémonie et l’expansion de Rome, une expédition est donc montée. Or à cette époque, cette région du monde profite d’une aura magique et énigmatique. L’expédition sera donc composée de légionnaires et mercenaires aguerris pour affronter mille périples au cœur de l’Afrique. Au cours des 55 pages de ce premier tome, nos héros romains conservent globalement leur force et leur honneur – et l’honneur n’est pas un vain attribut en cette ère. Mais comme le laisse entendre le flash-forward d’introduction, le bilan de ces éclaireurs promet d’être désastreux. A l’aide de son dessin réaliste d’une incroyable justesse, qu’on croirait parfois « photoshopisé » d’après clichés (sauf que dans l’antiquité, il n’y avait pas d’appareils photos…), Marcelo Frusin accorde la puissance épique en parfaite harmonie avec le ton du récit. Bien que peu connu en France, cet argentin n’est pas vraiment un néophyte : il a beaucoup travaillé pour les comics américains. Exactitude dans les postures et les mouvements, expressions faciales rustres et viriles, décors somptueux, composition et cadrages de haute volée… tout est sublime ! L’encrage joue aussi habilement avec les masses noires, en parfaite harmonie avec les ténèbres que l’expédition s’apprête à affronter. Le grand spectacle est donc au rendez-vous, ne loupez pas la séance !