L'histoire :
Autriche, 1872. Toute la bonne société de Gratz vient au théâtre pour écouter Léopold Von Sacher Masoch faire la lecture de son roman La Vénus à la fourrure. Cette autofiction relate la liaison de l’auteur avec Wanda, une maîtresse femme, qui semble apprécier les jeux érotiques un peu cruels. Léopold prend du plaisir à être l’esclave d’une belle femme qu’il adore. Wanda l’avertit : elle peut se montrer bien plus cruelle que ce qu’il ne le souhaite. Mais la douleur le ravit et Von Sacher Masoch est même prêt à donner sa vie à tout instant ! L’amour d’une femme est pour lui quelque chose d’hostile contre lequel il lutte en vain. Il ressent la puissance de cet amour comme une douce torture, une piquante cruauté. Le public est interloqué sur ces confidences et s’interroge sur la relation entre cette Wanda et Léopold.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le nom de Sacher Masoch ne vous dira certainement pas grand-chose, mais c’est pourtant lui qui a inspiré le terme « masochisme »… Avec ça, vous devez déjà avoir quelques images qui font irruption dans votre esprit. Bien après le marquis de Sade et bien avant 50 nuances de Grey, cet auteur autrichien va livrer ses fantasmes sexuels dans un roman qui a marqué son œuvre. Paradoxalement, c’est après une de ses représentations que le personnage de Wanda va véritablement faire irruption dans sa vie. Durant une dizaine d’années, ce couple va entretenir une relation des plus singulières, au cours de laquelle Léopold va prendre du plaisir à être humilié par une femme dominante ou encore devenir adepte du candaulisme, tout en ne supportant pas d’être trompé par sa compagne. Après cette liaison toxique, Léopold va faire la rencontre d’une jeune femme, Hulda, avec laquelle ses relations seront davantage « normalisées ». Cette biographie revient donc sur les deux périodes de la vie de cet auteur qui aura la malchance d’avoir médiatisé sa vie sexuelle en même temps que l’émergence d’un certain Freud. Le nom de Masoch sera alors associé au symptôme d’une maladie psychiatrique. Cette seconde partie est plus captivante que celle consacrée à ses ébats avec Wanda. Une tentative d’explication sur l’origine de sa sexualité atypique vient conclure cette biographie. Que les plus lubriques d’entre vous ne se fassent pas d’illusion, cet album n’est pas un moyen de se rincer l’œil avec un bon alibi : les scènes SM sont réduites à quelques illustrations très softs. Le dessin monochrome et plutôt naïf de ce roman graphique est assez vif et expressif.