L'histoire :
Tandis que la guerre de trente ans – entre catholiques et protestants – fait rage, les trois héritiers de la « conjuration d’opale » se sont réunis. Joachim l’alchimiste, Walaya l‘aventurière et Erik le mercenaire savent que le joyau qu’ils ont chacun en leur possession a été jadis confié à leurs ancêtres par Nostradamus en personne. Mais ils ignorent ce que ce mystérieux héritage leur impose d’accomplir. Ils sont sauvagement pourchassés par une confrérie occulte, la loge « Ars Magna », qui voit en ce trio un immense danger pour leurs desseins européens. En habiles combattants, les trois héros parviennent une fois encore à échapper à ces derniers et rejoignent en barque la caravelle et l’équipage de Walaya, qui mouillent au large de la Rochelle. Bien décidés à percer le secret des écrits de Nostradamus, les trois héritiers décident alors de remonter jusqu’à Anvers. Ils espèrent en effet qu’un gemmologue de renom, Jean-Baptiste Tavernier, saura leur en apprendre plus sur leurs énigmatiques opales…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier volet, dit d’exposition, nous a tout d’abord permis de découvrir un cadre historique très bien documenté : la guerre de trente ans, durant laquelle l’Europe moderne s’est dessinée. Nous avons également fait connaissance avec un trio de héros, porteurs de valeurs culturelles et religieuses différentes, peut-être un peu trop insolites et caricaturaux à la fois pour être pleinement crédibles… Mais nous n’en savions pas énormément sur le sens et le but de la fameuse « conjuration d’opale », scellée par les ancêtres des protagonistes et dont ils ont hérité bien malgré eux. A travers la quête de sens de ce second volet, le duo de scénaristes Eric Corbeyran et Nicolas Hamm nous présente à présent les membres de la mystérieuse loge Ars Magna. Pour éclairer notre lanterne, ces derniers sont persuadés que les opales contiennent la clé de décryptage des nombreux écrits du prophète Nostradamus. Ce faisant, les scénaristes font à nouveau la part belle à l’action, et se permettent une première incursion fantastique, guère convaincante (l’attaque des rats). Car en plongeant subitement dans le paranormal, on perd peut-être justement ce qui faisait la véracité du récit, à savoir l’excellente retranscription historique. Heureusement, l’incroyable rendu graphique de Grun, qui protège – tel Nostramus – ses secrets de fabrications, fait oublier ce sentiment mitigé. Une nouvelle fois, son dessin virtuose en couleurs directes est à couper le souffle et s’avère surtout sublime sur les plans larges (la ferme dans la toute première case, la caravelle, le port ou la place centrale d’Anvers…). De l’occultisme et de l’aventure certes conventionnels, mais magnifiques !
