L'histoire :
Marseille, juillet 1561. Dans les bas fonds de la capitale phocéenne, Michel de Nostre-Dame, aujourd’hui plus connu sous le pseudonyme de Nostradamus, sauve trois marins malades de la peste. En échange de leur guérison, il leur fait prêter serment et leur demande de protéger un mystérieux secret. Pour sceller cette alliance, il leur remet à chacun une opale qu’il doivent transmettre à leur progéniture. Près de 80 années plus tard, le Cardinal de Richelieu organise le siège de la Rochelle. Parmi les huguenots à l’intérieur de la ville se trouve le mercenaire Erik, héritier d’une des opales et emprisonné pour avoir provoqué une fausse alerte. Dans l’autre camp, se trouve Joachim l’alchimiste, médecin, philosophe et conseiller de Richelieu. Lui aussi possède une des trois mystérieuses pierres précieuses. Au même moment à Bordeaux, Walaya, une aventurière à la peau d’ébène, apprend de son père mourrant l’existence du fameux serment et de la troisième opale. Ce joyau se trouve alors enfermé dans une cassette à bord d’un vaisseau amiral mouillant justement dans la rade de la Rochelle. Le destin est donc sur le point de réunir les trois opales, comme l’avait prédit Nostradamus. Mais quel énigmatique secret ces joyaux renferment-ils ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une fois de plus, un « secret » symbolisé par des joyaux doit être révélé par 3 jeunes élus complémentaires dans leurs aptitudes et dont le destin semble guidé par une mystérieuse prophétie. Rien de bien original à cela : on y retrouve les principaux éléments de l’heroïc fantasy, à la différence près qu’ils sont ici transposés à l’époque de la Renaissance. Car pour plus de crédibilité, le prolifique scénariste Eric Corbeyran a fait appel à son ami l’historien Nicolas Hamm. Celui-ci inscrit à la perfection le récit dans le contexte historique de la guerre de 30 ans. Les seuls aspects ésotériques de l’épopée ne résident pour le moment que dans le mythe réel de Nostradamus. Cette idée de départ manque d’originalité mais le résultat a le mérite d’être parfaitement rythmé et palpitant. Et surtout, il est de toute beauté ! Pour sa première incursion dans le monde du 9e art, le dessin de Grun est époustouflant ! Ses planches en couleurs directes sont toutes plus réussies les unes que les autres (surtout les plans larges : Marseille, La Rochelle, Bordeaux) et rappellent par moment le travail de Delaby (La complainte des landes perdues 5, Murena). Détaillé, limpide et dynamique, il occulte à lui seul les aspects les plus clichés de cette nouvelle série d’aventures historiques – ou de fantasy…