L'histoire :
Walaya l’aventurière, Erik le mercenaire et Joachim l’alchimiste, sont tous trois en possession d’opales précieuses confiées à leurs aïeuls par le sage Nostradamus. Etonnamment rassemblés par les évènements, ils voient dans la réunion des 3 pierres le signe que leur destin est en marche, vers une mystérieuse prophétie. Cela est confirmé par la traque qu’exercent sur eux les redoutables soldats de la loge maçonnique « Ars Magna », qui convoitent également de près les 3 joyaux, seuls à même selon eux de percer les secrets de Nostradamus. Après avoir fait certifier par un joailler que les pierres étaient de fausses opales, Joachim est laissé pour mort dans les rues d’Anvers, et dépossédé des 3 précieux cailloux ! De leur côté, les membres d’Ars Magna sont persuadés d’avoir récupéré les opales. En trouvant le corps brulant de fièvre de Joachim, les autorités anversoises croient avoir affaire à un cas de peste. Un corps est aussitôt brûlé sur la place publique, annoncé comme étant celui de Joachim. Persuadé d’avoir failli sans sa mission, Erik noie cette infortune dans l’alcool. Walaya s’apprête également à jeter l’éponge… lorsqu’un individu masqué lui rend les opales…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’emblée, lorsqu’on feuillette pour la première fois les planches de La conjuration d’Opale, on est immédiatement abasourdi par un dessin exceptionnel de beauté. Assurément, le responsable, Grun (aux crayons et aux pinceaux), ne ménage pas sa peine et le résultat est éloquent. A maintes reprises, on se surprend à rester devant une case, en général des animations en plans larges (les vues plongeantes sur le port d’Anvers !), pour en scruter les moindres détails. Or, ces « pauses artistiques » ne nuisent pas à la concentration, car la narration adopte un rythme relativement fluide, à défaut d’être totalement palpitant. Le cadre est certes historique, mais en s’intéressant aux écrits légués par Nostradamus (aujourd’hui toujours très nébuleux), les scénaristes Eric Corbeyran et Nicolas Hamm trouvent volontairement un parfum d’ésotérisme. Dès lors, à l’instar d’un providentiel brouillard, tout peut arriver. Par exemple, un protagoniste mort au précédent épisode pourrait être encore en vie… Les ficelles de ce thriller historico-occulte y auraient énormément gagné en étant au diapason de ses somptueuses planches, c'est-à-dire plus subtiles. Heureusement, au risque de faire dans la redondance, le mirifique dessin rattrape tout !