L'histoire :
Shu et son amie Kimye ont quitté Tokyo pour essayer de sauver Ryu, le grand frère désormais changé en statue de pierre sur une île japonaise perdue. Là-bas, avec l’aide de Mya, une chamane repentie, elles ont compris le processus fantastique qui a conduit Ryu à être ainsi piégé sous un état minéral. Il leur faut à présent affronter la terrible et séduisante Kya, à l’origine du sortilège, pour rompre l’envoûtement. Pour cela, Shu et Kimye sont toutes deux devenues des « danseuses du temps ». En effet, à force de méditation et à l’aide d’un voyage onirique et voluptueux, elles sont désormais unifiées en un « tout » éthéré et peuvent se matérialiser et se dématérialiser à peu près n’importe où. En se concentrant, elles se rendent alors à Tokyo, auprès de Kya qui continue de son côté à séduire les hommes pour les statufier. Kymie est alors la première à trouver et tenter de piéger Kya. Elle l’attrape dans la boîte à striptease où elle se trouve, mais Kya l’attire dans son monde et lui crève les yeux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que les deux premiers volumes de la trilogie étaient signés au scénario par Jung et Jee-Yun (mari et femme), voici un troisième et dernier opus a priori uniquement scénarisé par Jung tout seul. Hélas, cette histoire érotico-ésotérique poussive, adaptée d’un ancien conte coréen n’y gagne pas vraiment en clarté, ni même en profondeur… La trame effleure de nombreuses thématiques éculées (l’amour, l’éternité, la gémellité, la beauté fatale…), en un fouillis mystique officiellement métaphorique, mais relativement obscure et assommant, sans rien apporter de très probant au final. Juste peut-être, une tentative d’essai (sic) d’associer l’art noble de la danse à celui de la bande dessinée. Quelques passages demeurent en effet relativement bien dessinés, notamment ceux qui laisser virevolter ces gracieuses danseuses dans un éther indéfini… ce qui est bien maigre. En contrepartie, des planches entières franchement bâclées frisent l’amateurisme (aïe aïe aïe les planches 12, 13…). En outre, Illona se contente de plus en plus de cadrer ses personnages en macro plans, sur fond monochrome verdâtre, à 90%, sans autre arrière-plan ! Certes, les trois tomes conservent de fait une certaine unité graphique, mais c’est pour le moins minimaliste…
